DE FLORENCE. ^
Quant au diadème que porte cette tête, il n'offie rien qui puiffe nous fur-
prendre, les Anciens le donnoient pour ornement à ceux que leur éminente
fageffe diftinguoit du refie des hommes. Ce diadème eft bien différent de
celui dont on décoroit Platon : quatre fois il entouroit fa tête , que des
cheveux plus longs fur le derrière , frifés fur le front & une barbe bouclée
diftinguoient encore.
MÉCÈNE.
La figure que nous préfente le Topaze N°. Il & le Jafpe rouge N°. III No.R&IIL
de cette Planche , eft fingulièrement conforme à celle qu'a publiée Fulvius
Urfinus Plan. CXXXV, & à celles que l'on retrouve dans l'ouvrage de CL
Philippe de Stofch, Plan. XXVII & LXII. Des Auteurs, trompés par le mot
COAONOC qui eft gravé derrière deux de ces dernières têtes, avoient cru que
c'étoit l'image de Solon. Cl. Phil. de Stofch dans l'explication qu'il en a don-
née, a cru devoir reconnoître l'un des defcendans des anciens Rois d'Etrurie ,
le célèbre Mécène , favori ou plutôt véritable ami d'Augufte , qui n'eut
avec l'Empereur qu'une brouillerie momentanée, parce qu'il le crut quelques
tems amoureux de fon époufe Terentilla; mais qui toujours fut le plus zélé
pour fa gloire. Né Chevalier Romain, il ne voulut jamais monter à un rang
plus élevé. Chéri des Mufes, il eut pu facilement en obtenir beaucoup de
faveurs, comme on peut en juger par les fragmens de fes Poéfies inférées
dans le Corpus Po'étarum de Maittaire ; mais il fe contenta de protéger leurs
nourriçons. Virgile lui dédia fes Géorgiques , Horace fes Odes : au milieu des
guerres civiles il fauva l'héritage paternel du premier, & après la bataille
de Philippe, il obtint le pardon du fécond qui avoit combattu pour Brutus^
Augufte dut le bonheur de fon règne à cet ami fidèle, qui ofoit, fans fard,
lui dire la vérité. Peut-être quelquefois lui dit-il trop durement; mais il la
difoit, & Augufte eut l'efprit affez jufie pour ne pas s'en offert fer. S'il eut cru
fa dignité bleffée quand, jugeant des criminels avec colère, Mécène lui jetta
fes tablettes où il avoit écrit ces mots , fors bourreau , & te retires , en fe
faillant aller à fa paffion, cet Empereur eut peut-être répandu le fang trop
facilement, & le clément Augufte fut dévenu cruel. Nous n'oublierons pas
de citer ici l'une de ces leçons fameufes qu'il donnoit à fon maître : on ne
trouve plus guères de Mécènes: pour l'avantage des Rois, faifons-le revivre
dans nos écrits : une conduite vertueufe, difoit-il à Céfar , fera pour vous
Quant au diadème que porte cette tête, il n'offie rien qui puiffe nous fur-
prendre, les Anciens le donnoient pour ornement à ceux que leur éminente
fageffe diftinguoit du refie des hommes. Ce diadème eft bien différent de
celui dont on décoroit Platon : quatre fois il entouroit fa tête , que des
cheveux plus longs fur le derrière , frifés fur le front & une barbe bouclée
diftinguoient encore.
MÉCÈNE.
La figure que nous préfente le Topaze N°. Il & le Jafpe rouge N°. III No.R&IIL
de cette Planche , eft fingulièrement conforme à celle qu'a publiée Fulvius
Urfinus Plan. CXXXV, & à celles que l'on retrouve dans l'ouvrage de CL
Philippe de Stofch, Plan. XXVII & LXII. Des Auteurs, trompés par le mot
COAONOC qui eft gravé derrière deux de ces dernières têtes, avoient cru que
c'étoit l'image de Solon. Cl. Phil. de Stofch dans l'explication qu'il en a don-
née, a cru devoir reconnoître l'un des defcendans des anciens Rois d'Etrurie ,
le célèbre Mécène , favori ou plutôt véritable ami d'Augufte , qui n'eut
avec l'Empereur qu'une brouillerie momentanée, parce qu'il le crut quelques
tems amoureux de fon époufe Terentilla; mais qui toujours fut le plus zélé
pour fa gloire. Né Chevalier Romain, il ne voulut jamais monter à un rang
plus élevé. Chéri des Mufes, il eut pu facilement en obtenir beaucoup de
faveurs, comme on peut en juger par les fragmens de fes Poéfies inférées
dans le Corpus Po'étarum de Maittaire ; mais il fe contenta de protéger leurs
nourriçons. Virgile lui dédia fes Géorgiques , Horace fes Odes : au milieu des
guerres civiles il fauva l'héritage paternel du premier, & après la bataille
de Philippe, il obtint le pardon du fécond qui avoit combattu pour Brutus^
Augufte dut le bonheur de fon règne à cet ami fidèle, qui ofoit, fans fard,
lui dire la vérité. Peut-être quelquefois lui dit-il trop durement; mais il la
difoit, & Augufte eut l'efprit affez jufie pour ne pas s'en offert fer. S'il eut cru
fa dignité bleffée quand, jugeant des criminels avec colère, Mécène lui jetta
fes tablettes où il avoit écrit ces mots , fors bourreau , & te retires , en fe
faillant aller à fa paffion, cet Empereur eut peut-être répandu le fang trop
facilement, & le clément Augufte fut dévenu cruel. Nous n'oublierons pas
de citer ici l'une de ces leçons fameufes qu'il donnoit à fon maître : on ne
trouve plus guères de Mécènes: pour l'avantage des Rois, faifons-le revivre
dans nos écrits : une conduite vertueufe, difoit-il à Céfar , fera pour vous