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https://doi.org/10.11588/diglit.75293#0183
DE FLORENCE. 173
par le ferment: enfin fon défmtéreffement éclatta , tant dans fon ambaflàde
vers Philippe, que dans celle à Antipater, &. dans fon refus d'accepter les
cinquante talens que lui appdrtêrent les députés d'Alexandre : il n'étoit pas
riche, cependant, ce Philosophe, puifqu'au rapport de Plutarque, l'Orateur
Licurgue fut obligé de payer au tréfor d'Athènes le tribut que les Étrangers
étoient tenus d'y porter, pour lui épargner la prifon où les Fermiers de cet
impôt , barbares par-tout, le faifoient conduire. On reconnoît fur notre
Améthifle le caractère du Philosophe dont elle offre la tête : un homme
auftère, maître de fes paffions : fon front chauve eft large & ridé, la gaieté
ne l'embellit, pas, & l'on voit répandu fur tout le vifage ce férieux prefque trifte
qui annonce la rudeffe que lui reprochoit fi agréablement Platon, en lui
confeillant de facrifier de tems en tems aux Grâces. Xénocrate mourut âgé
de quatre-vingt-deux ans, en laiflànt plufieurs écrits & une mémoire refpe&ée.
Ses écrits feuls ont été depuis la victime du tems.
PITTACUS.
Cette Cornaline ne paroît pas nous offrir une autre tête que celle de Pittacus
l'un des fept Sages de la Grece oelle a trop de reflèmblance avec une médaille
de bronze de moyenne grandeur, citée par Fabius Urfinus , Plan. CX1, que les
Mityléniens avoient fait frapper en l'honneur de leur célèbre concitoyen , &
qui po^e ie nom de oittakoc, pour que nous puiffions héfiter à le recon-
noître.
Mitylène a vu naître ce Philofophe, & il chaffa de fa Patrie le tyran Méléagœ
qui en faifoit le malheur. Le- fervices qu'il rendait à fes concitoyens lui firent
donner par eux la fouveraineté de leur Ville , & l'on vit alors cette, même
Philosophie qui l'avoit toujours accompagné dans les combats lui diâer des
loix fages dont il enrichit fa Patrie, &, comme fon bonheur feu! avoir pu
déterminer Pittacus à accepter le louverain pouvoir, il le remit auffi-tôt
qu'il l'eut fixé par fes fages ordonnances.. Les Mityléniens voulurent au moins
le dédommager du facrifice qu'il faifoit. Accepter les grands fonds de terre
qu'ils lui offfoient ç'eut été fournir un aliment à l'envie : ne rien accepter
du tout , ç'eut été bleffer la noble générofité de la Patrie; Pittacus lança
donc un javelot & ne confentit à pofféder que ce qu'il avoit parcouru de
terrein. Nous ne citerons de ce grand homme qu'une feule de fes maximes
qu'on ne fçauroit trop répéter. La preuve d'un bon Gouvernement, difoit-i1,
par le ferment: enfin fon défmtéreffement éclatta , tant dans fon ambaflàde
vers Philippe, que dans celle à Antipater, &. dans fon refus d'accepter les
cinquante talens que lui appdrtêrent les députés d'Alexandre : il n'étoit pas
riche, cependant, ce Philosophe, puifqu'au rapport de Plutarque, l'Orateur
Licurgue fut obligé de payer au tréfor d'Athènes le tribut que les Étrangers
étoient tenus d'y porter, pour lui épargner la prifon où les Fermiers de cet
impôt , barbares par-tout, le faifoient conduire. On reconnoît fur notre
Améthifle le caractère du Philosophe dont elle offre la tête : un homme
auftère, maître de fes paffions : fon front chauve eft large & ridé, la gaieté
ne l'embellit, pas, & l'on voit répandu fur tout le vifage ce férieux prefque trifte
qui annonce la rudeffe que lui reprochoit fi agréablement Platon, en lui
confeillant de facrifier de tems en tems aux Grâces. Xénocrate mourut âgé
de quatre-vingt-deux ans, en laiflànt plufieurs écrits & une mémoire refpe&ée.
Ses écrits feuls ont été depuis la victime du tems.
PITTACUS.
Cette Cornaline ne paroît pas nous offrir une autre tête que celle de Pittacus
l'un des fept Sages de la Grece oelle a trop de reflèmblance avec une médaille
de bronze de moyenne grandeur, citée par Fabius Urfinus , Plan. CX1, que les
Mityléniens avoient fait frapper en l'honneur de leur célèbre concitoyen , &
qui po^e ie nom de oittakoc, pour que nous puiffions héfiter à le recon-
noître.
Mitylène a vu naître ce Philofophe, & il chaffa de fa Patrie le tyran Méléagœ
qui en faifoit le malheur. Le- fervices qu'il rendait à fes concitoyens lui firent
donner par eux la fouveraineté de leur Ville , & l'on vit alors cette, même
Philosophie qui l'avoit toujours accompagné dans les combats lui diâer des
loix fages dont il enrichit fa Patrie, &, comme fon bonheur feu! avoir pu
déterminer Pittacus à accepter le louverain pouvoir, il le remit auffi-tôt
qu'il l'eut fixé par fes fages ordonnances.. Les Mityléniens voulurent au moins
le dédommager du facrifice qu'il faifoit. Accepter les grands fonds de terre
qu'ils lui offfoient ç'eut été fournir un aliment à l'envie : ne rien accepter
du tout , ç'eut été bleffer la noble générofité de la Patrie; Pittacus lança
donc un javelot & ne confentit à pofféder que ce qu'il avoit parcouru de
terrein. Nous ne citerons de ce grand homme qu'une feule de fes maximes
qu'on ne fçauroit trop répéter. La preuve d'un bon Gouvernement, difoit-i1,