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Mulot, François Valentin; David, François Anne [Ill.]; Ludwig [Gefeierte Pers.]
Le Museum De Florence Ou Collection Des Pierres Gravées, Statues, Médailles et Peintures: Qui se trouvent à Florence, principalement dans le Cabinet du Grand Duc de Toscane; Dédié & présenté à Monsieur, Frère du Roi (Band 1): Pierres Antiques — Paris: David, 1787

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https://doi.org/10.11588/diglit.75293#0242
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2p LE MUSEUM
„ à'Andrœmon , &. les nœuds de cette Hymen la rendoient heureufe. Il eft
„ un étang dont les bords lont couronnés de myrthes. Ignorant Ion deftin,
» Dryopé vint pour y apporter des couronnes aux Nymphes : dans les bras,
» fur lon fein elle portoit le doux fardeau d'un fils qui n'avoit pas encore
„ un an & qu'elle nourrifloit de fon lait. Non loin de l'étang, en attendant
» les fruits, brilloit de l'éclat de les Heurs empourprées l'aquatique Lotus.
„ Ces fleurs plurent à Dryopé, elle en cueillit pour amufer fon enfant &
» j'aillois en faire autant, j'étois à côté d'elle, quand je vis des goûtes de
» fang tomber de la fleur, & tous les rameaux du Lotus treffaillir; elle fouf^
» froit apparemment la Nymphe Lotis, que les habitans de ces campagnes
» nous ont dit trop tard être ce Lotus en qui elle fut convertie pour
„ échapper aux pourfuites de l'obfcène Friape.
„ Las ! ma fœur l'ignoroit : effrayée, elle vouloir fuir & quitter ces lieux
„ après en avoir adoré les Nymphes ; mais fes pieds ont déjà pris racine.
„ Elle veut envain les arracher de la terre où ils fe fixent, elle ne peut
„ remuer que le haut du corps : d'en bas s'élève infenlîblement une écorce
„ qui l'entoure. A cette vue , Dryopé veut s'arracher les cheveux; elle y porte
„ la main & fa main n'arrache que des feuilles dont fa tête étoit déjà cou-
„ verte. Le petit Amphiffas, ( fon ayeu] lui avoir donné ce nom ) fent fe
» durcir le fein de fa mère, & le lait qu'il afpire envain ne peut plus couler
» dans fa bouche. J'étois fpeâatrice de ce fort , 8: je ne pouvois, ô ma fœur,
» te porter aucun fecours : autant qu'il m'étoit poffible je tentois par mes
„ embraffemens d'empêcher 1'arbriflèau de fe former; je defirai même alors
„ d'être voilée fous la même écorce; Andrœmon, & notre infortuné père
y arrivent : ils cherchent Dryopé, & pour elle je leur montre le Lotus -,
» auffi-tôt ils couvrent de baifers le beis chaud encore & ils s'attachent à
» cet arbre naiffant : tu n'avois plus rien d'humain que le vifage, ô chère
» fœur ! Ses larmes coulent encore fur les feuilles nouvellement forties de
» fon corps métamorphofé , & tandis qu'elle peut encore parler , elle fe
» plaint en ces termes.
„ Si l'on doit croire aux témoignages des malheureux , j'en attefie les
» Dieux , je n'ai pas mérité ce qui m'arrive. Sans crime je louhbe ce châti-
„ ment. Je ne fuis point coupable , & fi je ne dis pas la vérité , que je fois
„ auffi-tôt dépouillée de ces feuilles qui me couvrent, & que defféchée je
„ tombe fous la coignée févère du Bûcheron. Enlevez cet enfant aux rameaux
„ que forment les bras de fa mère infortunée, & qu'il paffe fur le fein d'une
„ nourrice ;
 
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