DE FLORENCE.
21,
Le Jafpe rouge, N°. I, Planche LXXXVII & les Cornalines N°% II & III de la
même Planche repréfentent des fujets très-rares, & qui offrent à l'érudition
un champ vafte à défricher. Elles femblent d'abord être des preuves de la
reconnoiffance de ceux qui les ont fait graver pour des bienfaits reçus de
Serapis : & nous penfons avec Gori qu'ils les portoient en bagues pour avoir
toujours préfens à leur efprit la mémoire de la protection de ce Dieu. On fçait
que Serapis étoit mis au rang des Divinités bienfaifantes, & les anciens monu-
mens atteftent qu'il reçut des vœux folemnels, des actions de grâces, & qu'on lui
éleva, pour preuves de gratitude, des temples & des Autels.
La première de ces Pierres nous femble donc repréfenter Serapis iatpûz
ou Dieu de la Médecine, ou , comme on l'appelle dans les anciennes inscriptions
Serapis 2QTHPOZ , Salutaris , Servator , Confervateur. Ce pied d'homme,
auquel eft fixée par un efpèce de clou la tête du Dieu, devant laquelle eft
un afire, défigne peut être une offrande de la reconnoiffance pour le fuccès
d'un voyage & le plus heureux retour : peut être auffi cet emblème annonce-t-il
la guérifon d'une maladie dont on fe croyoit guéri par le fecours de Serapis.
Cette Pierre a pu fe porter au doigt comme un ligne toujours préfent de
cette guérifon & un témoignage toujours fubfifiant de la gratitude, ou bien
elle aura fervi d'Ex voto offert à la Divinité elle-même ; car c'étoit un ufage
confiant chez les Anciens de faire offrande aux Dieux de ces fortes de repré-
fentations fur des Pierres, que, dans les infcriptions antiques, on voit défi-
gnées par les mots ^^œ %^i %^7ifoia , pro Salute &. Gratiarum a^ionc.
Ils fufpendoient encore au temple des Dieux bienfaifans , foit en or, foit en
argent, foit en quelqu'autre matière , la reffemblance de la partie du corps
qui avoit éprouvée la guérifon; ainfi le pied de notre Pierre pourroit indi-
quer la goutte que l'on auroit regardée comme guérie par Serapis. Fabretti
déduit la même conje&ure d'un Autel votif fur lequel M. Fibius Onefimus a
fait fculpter, entre des Sphinx , fon pied qu'entoure un ferpent à l'endroit où
la douleur la plus aigiie fe fait fentir quand on a cette maladie, & Fabretti
pouvoit appuyer fon Sentiment par un autre exemple que lui fourniffoit
Gratter, d'une-Pierre :votive fur laquelle on lit que C. Falerius a été guéri
par Serapis a Carpis, ce qui eâra&érife la goutte aux mains qui fait foüffrir
les jointures du carpe ou poignet. Ces guérifons opérées par Serapis ^ par les
autres Divinités -Salutaires , les malades les obtenoient, pour 1 ordinaire , en
dormant la nuit dans leurs temples. Ce n'étoit cependant pas fans raifon, que
- vous -avions diCd'àbord, que le pied-gravé fur notre Pierre pouvoit annoncer
Ee 2
Æ.( PL.
LXXXVII.
21,
Le Jafpe rouge, N°. I, Planche LXXXVII & les Cornalines N°% II & III de la
même Planche repréfentent des fujets très-rares, & qui offrent à l'érudition
un champ vafte à défricher. Elles femblent d'abord être des preuves de la
reconnoiffance de ceux qui les ont fait graver pour des bienfaits reçus de
Serapis : & nous penfons avec Gori qu'ils les portoient en bagues pour avoir
toujours préfens à leur efprit la mémoire de la protection de ce Dieu. On fçait
que Serapis étoit mis au rang des Divinités bienfaifantes, & les anciens monu-
mens atteftent qu'il reçut des vœux folemnels, des actions de grâces, & qu'on lui
éleva, pour preuves de gratitude, des temples & des Autels.
La première de ces Pierres nous femble donc repréfenter Serapis iatpûz
ou Dieu de la Médecine, ou , comme on l'appelle dans les anciennes inscriptions
Serapis 2QTHPOZ , Salutaris , Servator , Confervateur. Ce pied d'homme,
auquel eft fixée par un efpèce de clou la tête du Dieu, devant laquelle eft
un afire, défigne peut être une offrande de la reconnoiffance pour le fuccès
d'un voyage & le plus heureux retour : peut être auffi cet emblème annonce-t-il
la guérifon d'une maladie dont on fe croyoit guéri par le fecours de Serapis.
Cette Pierre a pu fe porter au doigt comme un ligne toujours préfent de
cette guérifon & un témoignage toujours fubfifiant de la gratitude, ou bien
elle aura fervi d'Ex voto offert à la Divinité elle-même ; car c'étoit un ufage
confiant chez les Anciens de faire offrande aux Dieux de ces fortes de repré-
fentations fur des Pierres, que, dans les infcriptions antiques, on voit défi-
gnées par les mots ^^œ %^i %^7ifoia , pro Salute &. Gratiarum a^ionc.
Ils fufpendoient encore au temple des Dieux bienfaifans , foit en or, foit en
argent, foit en quelqu'autre matière , la reffemblance de la partie du corps
qui avoit éprouvée la guérifon; ainfi le pied de notre Pierre pourroit indi-
quer la goutte que l'on auroit regardée comme guérie par Serapis. Fabretti
déduit la même conje&ure d'un Autel votif fur lequel M. Fibius Onefimus a
fait fculpter, entre des Sphinx , fon pied qu'entoure un ferpent à l'endroit où
la douleur la plus aigiie fe fait fentir quand on a cette maladie, & Fabretti
pouvoit appuyer fon Sentiment par un autre exemple que lui fourniffoit
Gratter, d'une-Pierre :votive fur laquelle on lit que C. Falerius a été guéri
par Serapis a Carpis, ce qui eâra&érife la goutte aux mains qui fait foüffrir
les jointures du carpe ou poignet. Ces guérifons opérées par Serapis ^ par les
autres Divinités -Salutaires , les malades les obtenoient, pour 1 ordinaire , en
dormant la nuit dans leurs temples. Ce n'étoit cependant pas fans raifon, que
- vous -avions diCd'àbord, que le pied-gravé fur notre Pierre pouvoit annoncer
Ee 2
Æ.( PL.
LXXXVII.