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https://doi.org/10.11588/diglit.18641#0140
— i3o —
chercher des travaux assez abondants en raison des nombreux et
riches établissements religieux et du non moins riche clergé de la
cité épiscopale.
L'artiste taillait le bois comme la pierre ou le marbre : c'était,
paraît-il, un assez habile homme dont la réputation se répandait
dans les villes voisines où il allait « exercer son style. »
« Combien qu'il fut demourant à résidence continuelle en la
« ville de Cambray où il tenoit son ouvroir de son mestier de tail-
« leur d'imaiges; il avoit marchandé à plusieurs personnes de la
« ville de Douay et à diverses fois de faire et livrer en ladicte ville
« plusieurs tables d'autel, épitaphes et .aultres ymaiges pour les
« mectre et asseoir en plusieurs églises, hospitaulx et ailleurs en
« ladicte ville, lesquelz marchiés avoient porté à grand somme de
« deniers, et y avoit prins... grand prouffit » sur les ouvrages
qu'il avait fournis « et s'efforchoit de encoires faire et furnir
« chaque jour. »
Comme « il avoit ouvré en ladicte ville non pas seulement à
« mectre à point ses ouvraiges sur les lieux où il les convenoit
« asseoir, mais avoit tailliet ymages, piliers, voies et autres choses
« servant à sondict mestier, et ce par plusieurs journées et avec
« lui son valet et serviteur, » il excita la jalousie de ses confrères
douaisiens. « Les mayeur, quatre hommes et tout le corps du
« mestier des hugiers et tailleurs d'images de la ville1 » portèrent
plainte au nom de « leurs privilèges contre maistre Pierre. »
Ils réclamaient « entre aultres droiz à eulx appartenant pour
« l'entretènement de leur dit mestier et de leur luminaire..., la
« somme de quatre livres monnoie de Flandres, » que suivant
leurs lettres d'octroi ils avaient droit d'exiger de « chacun maître
« dudit mestier de hugier ou tailleur d'imaiges, qui de nouvel
« ouvroit ou tenoit ouvroir » en leur ville.
« Le ije jour de juillet iiijc soixante treize, » le magistrat de
Douai, devant qui la plainte avait été formulée, fît droit à la récla-
mation de ses administrés contre van Pullart ou Pollart, comme
le nomme indifféremment l'acte auquel sont empruntés ces détails
et dont nous devons la communication à l'obligeance de M. Bras-
sart, archiviste municipal à Douai2.
1. A Douai, les huchiers et les sculpteurs formaient une seule et même
corporation.
2. « Acte pour les huchiers contre maistre Pierre Pollart. » — Archives
municipales de Douai, série HH, métiers « hugiers. »
chercher des travaux assez abondants en raison des nombreux et
riches établissements religieux et du non moins riche clergé de la
cité épiscopale.
L'artiste taillait le bois comme la pierre ou le marbre : c'était,
paraît-il, un assez habile homme dont la réputation se répandait
dans les villes voisines où il allait « exercer son style. »
« Combien qu'il fut demourant à résidence continuelle en la
« ville de Cambray où il tenoit son ouvroir de son mestier de tail-
« leur d'imaiges; il avoit marchandé à plusieurs personnes de la
« ville de Douay et à diverses fois de faire et livrer en ladicte ville
« plusieurs tables d'autel, épitaphes et .aultres ymaiges pour les
« mectre et asseoir en plusieurs églises, hospitaulx et ailleurs en
« ladicte ville, lesquelz marchiés avoient porté à grand somme de
« deniers, et y avoit prins... grand prouffit » sur les ouvrages
qu'il avait fournis « et s'efforchoit de encoires faire et furnir
« chaque jour. »
Comme « il avoit ouvré en ladicte ville non pas seulement à
« mectre à point ses ouvraiges sur les lieux où il les convenoit
« asseoir, mais avoit tailliet ymages, piliers, voies et autres choses
« servant à sondict mestier, et ce par plusieurs journées et avec
« lui son valet et serviteur, » il excita la jalousie de ses confrères
douaisiens. « Les mayeur, quatre hommes et tout le corps du
« mestier des hugiers et tailleurs d'images de la ville1 » portèrent
plainte au nom de « leurs privilèges contre maistre Pierre. »
Ils réclamaient « entre aultres droiz à eulx appartenant pour
« l'entretènement de leur dit mestier et de leur luminaire..., la
« somme de quatre livres monnoie de Flandres, » que suivant
leurs lettres d'octroi ils avaient droit d'exiger de « chacun maître
« dudit mestier de hugier ou tailleur d'imaiges, qui de nouvel
« ouvroit ou tenoit ouvroir » en leur ville.
« Le ije jour de juillet iiijc soixante treize, » le magistrat de
Douai, devant qui la plainte avait été formulée, fît droit à la récla-
mation de ses administrés contre van Pullart ou Pollart, comme
le nomme indifféremment l'acte auquel sont empruntés ces détails
et dont nous devons la communication à l'obligeance de M. Bras-
sart, archiviste municipal à Douai2.
1. A Douai, les huchiers et les sculpteurs formaient une seule et même
corporation.
2. « Acte pour les huchiers contre maistre Pierre Pollart. » — Archives
municipales de Douai, série HH, métiers « hugiers. »