Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
— 132 —

« de faire et tailler en albastre, » qu'on leur fournit, « les ymages
« et représentations, le tout ainsi que le patron » le portait. Ils
reçurent pour ce travail cent livres, à condition « de tout mettre
« et asseoir à leurs dépens. » Ce patron, payé 5o sous, était encore
l'œuvre du peintre Gabriel Clauwet, lequel habitait Cambrai à
cette époque1. Les bronzes avaient été fondus à Tournai, par Jean
Maldeurée, ainsi que la plaque portant l'inscription tumulaire,
— huit vers latins, — composée par Erasme, alors étudiant à
Louvain2.

Le choix fait des deux sculpteurs cambresiens, pour l'exécution
d'une œuvre si importante, n'est-il pas un témoignage du talent
que l'on reconnaissait au père et au fils son élève ? ■

En 1507, Félix travaille seul et, comme tous les artistes d'alors,
ne dédaigne pas de faire labeur d'artisan. Il taille pour une
« grande verrière » du palais épiscopal du Câteau, reconstruit en
1480 par celui dont il avait sculpté le tombeau cinq ans aupara-
vant, « trois grands escus de blanque pierre » aux armes de
Pévêque Jacques de Croy et de ses défunts père et mère, avec l'ac-
compaguement obligé de ces écus : le chapeau et les glands de la
dignité ecclésiastique, « le chapeau (couronne) du comte, » — le
futur duc n'était encore que comte, — « le collier de la thoison »
(d'or) et « les quatre lettres » du prélat (Croy) « eslevées en lettres
« romaines. »

Jacques de Croy, élu depuis i5o2, faisait seulement son entrée
solennelle dans la ville de son siège en cette même année 1507;

1. On le trouve cité dans le compte du domaine de 1495-1496 comme
ayant peint un tableau représentant « la Sainctc Trinité et la Saincte Vierge »
pour les prévôt et échevins, moyennant 100 livres. En plaçant cette mention
à son ordre chronologique dans nos Artistes cambresiens, nous ajoutions :
« Maître Clowet ne se trouve cité qu'une fois (dans nos comptes), ce qui
« donne lieu de croire qu'il n'habitait pas Cambrai. Appartenait-il à cette
« famille d'artistes célèbres dont le premier, Jean, père de Jean-Jeannet et
« aïeul de François, travaillait à Bruxelles comme peintre des ducs de Bour-
« gogne '; » — M. Houdoy, dans son Histoire artistique de l'église de Cam-
brai, s'est montré plus affirmatif: il croit pouvoir ranger Gabriel au nombre
des membres de cette famille, le supposant « le frère ou plus probablement
« le fils aîné de Jean Cloet de Bruxelles » (p. 99). Gabriel habitait Paris en
i5oo, comme le montre le registre aux Actes capitulaires de cette année à
la date du i5 mai (Bibliothèque communale).

2. Le fondeur reçut 346 1. 19 s. et le poète 6 1. On paya de même au
peintre Dominique Ruben xi 1. pour la décoration picturale du monument.
 
Annotationen