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AUTOGRAPHES DE SCULPTEURS.
tombé en disgrâce à l'avènement de la monarchie de Juillet, perdit sa Femme.
Une lettre de Bosio, en nous révélant l'existence du buste qu'il a sculpté, va
nous apprendre à quelle époque son ancien ami et protecteur vit son foyer
désert.
Paris, le 10 septembre 1843.
A Monsieur Grille, Bibliothécaire de la ville d'Angers.
Monsieur et ami,
Il n'existe point de creux du buste de Madame Grille, il m'est
donc impossible, à mon grand regrés, de repondre à votre désire
sans faire un bon creux et, pour y parvenir, il faudrait m'envoyer
le buste, car je craindrais qu'une main malhabile n'altéra l'origi-
nal qu'il faudrai lui confier.
En tout état de chose, disposé de moi ; j'éprouverai toujours un
vrai plaisir à vous être agréable.
Agréez, je vous prie, l'assurance de ma haute considération et -
croyez à toute la part que je prends à la perte douloureuse que
vous venez de faire.
Le Bon Bosio.
(Bibliothèque d'Angers. — Manuscrits. — N° 572.)
P RADIER.
1844.
Le Christ en croix de la sépulture des Demidoff
a Saint-Petersbourg.
Comment expliquer que cette lettre, datée de Paris 1844, adressée à Théo-
phile Gautier qui habitait Paris, se retrouve dans les papiers de François
Grille, conservateur de la Bibliothèque d'Angers depuis 1837 ? Le critique
s'est-il intéressé à l'œuvre de Pradier? Nous venons de parcourir le volume
Portraits contemporains dans lequel ont été rassemblés les feuilletons de
Gautier. Pradier n'a pas même son profil dans cette galerie largement ouverte
aux illustrations de l'art et des lettres de i83g à 1871.
Mon cher Monsieur Théophile Gautier.
Je viens de terminer une statue en marbre d'un Christ en croix
de huit pieds de proportion, commandé par Mr Anatole de Demi-
doff pour le tombeau de son frère et qui doit partir pour Saint-
Petersbourg. Mon intention est de l'exposer publiquement dans
mon atelier depuis le samedi treize juillet jusqu'au 20 du même
mois, cour de l'Institut, n° Ier.
Je serais heureux que vous voulussiez bien prendre un moment
pour venir voir ce travail, c'est la première statue de ce genre, le
Christ et la croix étant dans le même bloc.
Je me recommande à votre bienveillance pour faire faire l'an-
AUTOGRAPHES DE SCULPTEURS.
tombé en disgrâce à l'avènement de la monarchie de Juillet, perdit sa Femme.
Une lettre de Bosio, en nous révélant l'existence du buste qu'il a sculpté, va
nous apprendre à quelle époque son ancien ami et protecteur vit son foyer
désert.
Paris, le 10 septembre 1843.
A Monsieur Grille, Bibliothécaire de la ville d'Angers.
Monsieur et ami,
Il n'existe point de creux du buste de Madame Grille, il m'est
donc impossible, à mon grand regrés, de repondre à votre désire
sans faire un bon creux et, pour y parvenir, il faudrait m'envoyer
le buste, car je craindrais qu'une main malhabile n'altéra l'origi-
nal qu'il faudrai lui confier.
En tout état de chose, disposé de moi ; j'éprouverai toujours un
vrai plaisir à vous être agréable.
Agréez, je vous prie, l'assurance de ma haute considération et -
croyez à toute la part que je prends à la perte douloureuse que
vous venez de faire.
Le Bon Bosio.
(Bibliothèque d'Angers. — Manuscrits. — N° 572.)
P RADIER.
1844.
Le Christ en croix de la sépulture des Demidoff
a Saint-Petersbourg.
Comment expliquer que cette lettre, datée de Paris 1844, adressée à Théo-
phile Gautier qui habitait Paris, se retrouve dans les papiers de François
Grille, conservateur de la Bibliothèque d'Angers depuis 1837 ? Le critique
s'est-il intéressé à l'œuvre de Pradier? Nous venons de parcourir le volume
Portraits contemporains dans lequel ont été rassemblés les feuilletons de
Gautier. Pradier n'a pas même son profil dans cette galerie largement ouverte
aux illustrations de l'art et des lettres de i83g à 1871.
Mon cher Monsieur Théophile Gautier.
Je viens de terminer une statue en marbre d'un Christ en croix
de huit pieds de proportion, commandé par Mr Anatole de Demi-
doff pour le tombeau de son frère et qui doit partir pour Saint-
Petersbourg. Mon intention est de l'exposer publiquement dans
mon atelier depuis le samedi treize juillet jusqu'au 20 du même
mois, cour de l'Institut, n° Ier.
Je serais heureux que vous voulussiez bien prendre un moment
pour venir voir ce travail, c'est la première statue de ce genre, le
Christ et la croix étant dans le même bloc.
Je me recommande à votre bienveillance pour faire faire l'an-