CORRESPONDANCE
236
1788
La circonstance concourt à une suppression; si l’on s’y
déterminoit, les raisons d’économie feraient taire les propos,
cesser les vexations des protections.
Encore une observation : les élèves peintres qui se sont
présentés pour les concours des grands prix ont étonné par
leurs talens; pas un de la petitte école.
J’ay l’honneur de vous adresser, M. le comte, les nouveaux
avis des maîtres, et en originaux, et je n’y ajoute pas le mien,
parce que, préoccupé du principe que l’on ne fait pas des
artistes et que la nature les forme, l’on me suspecterait de
tenir à mon opinion; mais Boucher, né dans la misère, comp-
tera toujours parmi les habiles gens, malgré tous ses écarts.
Pierre, né avec tous les avantages, s’est arrêté dans le tems
de sa force. Il a eu tort ou raison, mais voilà deux artistes,
dans deux positions très éloignées, et qui seront cités, sauf
tous les commentaires; ny l’un, ny l’autre n’ont rien dû aux
secours; la nature les avoit destiné à être grands peintres,
les suites ne comptent point. Je dois justice aux professeurs
qui m’ont dit qu’ils rougissoient de recevoir des honoraires
en pure perte.
Les nommés de Vienne et Chantriaux promettent. Le pre-
mier est encore bien neuf, le second ne met pas au concours
des médailles, le pourquoi est ignoré; encore se trouveroit-il
des moyens de les aider.
Je suis, etc.
Pierre.
O1 1927U (o), original.
722. — Pierre a Montucla
29 mav 1788.
Ma lettre qui a installé M. Dejoux, dans les places de feu
M. Dupré, est en date de Versailles, 27 avril 1787. Il y a
quatre, cinq, six mois, que l’on prévint M. le Directeur géné-
ral sur un accident arrivé à l’un des Fleuves des Thuilleries, il
envoya le sr Dejoux qu’il trouva sous sa main à Rambouillet ;
la restauration a été faite, et j’en parlai; depuis s’est trouvé
une misère que j’ay oubliée.
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1788
La circonstance concourt à une suppression; si l’on s’y
déterminoit, les raisons d’économie feraient taire les propos,
cesser les vexations des protections.
Encore une observation : les élèves peintres qui se sont
présentés pour les concours des grands prix ont étonné par
leurs talens; pas un de la petitte école.
J’ay l’honneur de vous adresser, M. le comte, les nouveaux
avis des maîtres, et en originaux, et je n’y ajoute pas le mien,
parce que, préoccupé du principe que l’on ne fait pas des
artistes et que la nature les forme, l’on me suspecterait de
tenir à mon opinion; mais Boucher, né dans la misère, comp-
tera toujours parmi les habiles gens, malgré tous ses écarts.
Pierre, né avec tous les avantages, s’est arrêté dans le tems
de sa force. Il a eu tort ou raison, mais voilà deux artistes,
dans deux positions très éloignées, et qui seront cités, sauf
tous les commentaires; ny l’un, ny l’autre n’ont rien dû aux
secours; la nature les avoit destiné à être grands peintres,
les suites ne comptent point. Je dois justice aux professeurs
qui m’ont dit qu’ils rougissoient de recevoir des honoraires
en pure perte.
Les nommés de Vienne et Chantriaux promettent. Le pre-
mier est encore bien neuf, le second ne met pas au concours
des médailles, le pourquoi est ignoré; encore se trouveroit-il
des moyens de les aider.
Je suis, etc.
Pierre.
O1 1927U (o), original.
722. — Pierre a Montucla
29 mav 1788.
Ma lettre qui a installé M. Dejoux, dans les places de feu
M. Dupré, est en date de Versailles, 27 avril 1787. Il y a
quatre, cinq, six mois, que l’on prévint M. le Directeur géné-
ral sur un accident arrivé à l’un des Fleuves des Thuilleries, il
envoya le sr Dejoux qu’il trouva sous sa main à Rambouillet ;
la restauration a été faite, et j’en parlai; depuis s’est trouvé
une misère que j’ay oubliée.