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https://doi.org/10.11588/diglit.5545#0391
„2<5 .LA PROVINCE D'HEDSJAS.
à ,
îl y a a'ussi pîusieurs petits états souverains dans les montagnes de Y lieds-
jâs. Les Arabes qui y demeurent, ne vivent pas sous des tentes, mais passent
l'année dans des villes ou des villages, & se désendent dans leurs petites citadelles
situées sur des rochers & montagnes escarpés. Quelquefois ils se joignent à leurs
voisins les Bédouins contre les Turcs, bien que ces derniers ne traversent pas leur
domaine. Je ne connois point ces états souverains, excepté le districl de r^
Kheîbar, qui est au Nord-Est de Medsoe, & qui jusques à ce jour, à ce qu'on dit,
est habité par des' Juiss indépendans, qui ont leurs propres Schechs comme les au-
tres Arabes. "Une tribu de ces Juiss arabes se nomme «W/** ç/^> Bem Mij]eâd9
une autre Ci>U^ 0^> Bem Schahân & une troisieme ^ Bem An'àJJe. Le
nom de Bem Kheîbar ed encore si odieux aux Mahométans septentrionaux, que l'on
ne peut dire une plus grande injure à quelqu'un, qu'en le nommant deseendant de
Béni Kheîbar: Aussi disent-ils, que leurs caravanes dans YHed0iTant -pillées par
•ces Béni Kheîbar. Cependant en cela ils font trop d'honneur à ces Juiss; car au
dernier pillage les Schechs des tribus de Harh dans YîJedsjâs & SAnajje dans le
Nedsjed étoîent le,s principaux capitaines, & les Juifs de Kbeibar, au rapport de
Mahométans mêmes dignes de foi, n'avoient fourni que fort p2u de troupes auxiliaires
à cette armée arabe. Il paroit que les Juifs de Kheîbar n'ont aucune îiaison avec ceux
qui demeurent dans les villes sur les confins de l'Arabie. Du moins les Juiss de
Hâleb & de Dainàsk aîïurent n'avoir pas entendu parler des frères Béni Kheîbar^
& comme j'aîléguois le témoignage de tant de Mahométans, ils me répondirent,
que ces prétendus frères n'osoient paroitre chez eux, parce qu'ils n'observoïent
pas la loi, Ainfî les Juifs de Kheîbar pourraient fort bien être Karmtes *) :
- . • car
Mr. Bujchlng a décrit tous ces endroits d'après les auteurs susnpmmés. îl parle en
outre de pîusieurs autres villes dans ce districl, qui sans doute sont encore connues
en Arabie; mais je ne puis marquer que celles dont j'ai entendu les noms pendant
mon voyage.
*) On pourroit aussi le conjecturer en lisant la remarque que fait le Scherif Ed drîs dans sa
géographie p. uo. où il dit: „ Eft autem Kheîbar ûrbs parva, qmfi caftellum,
„ munita £s hcuples palmis, arnisque.. Eratquc in exordiis Moslemanismi âo~
„ mkiiium thà/i ^ij filkrum Coraïtœ*
à ,
îl y a a'ussi pîusieurs petits états souverains dans les montagnes de Y lieds-
jâs. Les Arabes qui y demeurent, ne vivent pas sous des tentes, mais passent
l'année dans des villes ou des villages, & se désendent dans leurs petites citadelles
situées sur des rochers & montagnes escarpés. Quelquefois ils se joignent à leurs
voisins les Bédouins contre les Turcs, bien que ces derniers ne traversent pas leur
domaine. Je ne connois point ces états souverains, excepté le districl de r^
Kheîbar, qui est au Nord-Est de Medsoe, & qui jusques à ce jour, à ce qu'on dit,
est habité par des' Juiss indépendans, qui ont leurs propres Schechs comme les au-
tres Arabes. "Une tribu de ces Juiss arabes se nomme «W/** ç/^> Bem Mij]eâd9
une autre Ci>U^ 0^> Bem Schahân & une troisieme ^ Bem An'àJJe. Le
nom de Bem Kheîbar ed encore si odieux aux Mahométans septentrionaux, que l'on
ne peut dire une plus grande injure à quelqu'un, qu'en le nommant deseendant de
Béni Kheîbar: Aussi disent-ils, que leurs caravanes dans YHed0iTant -pillées par
•ces Béni Kheîbar. Cependant en cela ils font trop d'honneur à ces Juiss; car au
dernier pillage les Schechs des tribus de Harh dans YîJedsjâs & SAnajje dans le
Nedsjed étoîent le,s principaux capitaines, & les Juifs de Kbeibar, au rapport de
Mahométans mêmes dignes de foi, n'avoient fourni que fort p2u de troupes auxiliaires
à cette armée arabe. Il paroit que les Juifs de Kheîbar n'ont aucune îiaison avec ceux
qui demeurent dans les villes sur les confins de l'Arabie. Du moins les Juiss de
Hâleb & de Dainàsk aîïurent n'avoir pas entendu parler des frères Béni Kheîbar^
& comme j'aîléguois le témoignage de tant de Mahométans, ils me répondirent,
que ces prétendus frères n'osoient paroitre chez eux, parce qu'ils n'observoïent
pas la loi, Ainfî les Juifs de Kheîbar pourraient fort bien être Karmtes *) :
- . • car
Mr. Bujchlng a décrit tous ces endroits d'après les auteurs susnpmmés. îl parle en
outre de pîusieurs autres villes dans ce districl, qui sans doute sont encore connues
en Arabie; mais je ne puis marquer que celles dont j'ai entendu les noms pendant
mon voyage.
*) On pourroit aussi le conjecturer en lisant la remarque que fait le Scherif Ed drîs dans sa
géographie p. uo. où il dit: „ Eft autem Kheîbar ûrbs parva, qmfi caftellum,
„ munita £s hcuples palmis, arnisque.. Eratquc in exordiis Moslemanismi âo~
„ mkiiium thà/i ^ij filkrum Coraïtœ*