Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]: Nouvelles annales (1.1836)

I. TEMPLE DE GOZO. 25

tlailles de Paphos ne manquent presque jamais de les indiquer,
soit voltigeant autour du cône sacré, soit perchées sur les deux
parties latérales du toit du temple , soit enfin posées sur le cône
même ou sur le pavé du sanctuaire, et, par conséquent, elles
sont toujours représentées dans l'endroit le plus saint du temple,
d'où résulte la preuve de leur union intime avec la divinité. Nous
n'avons aucune raison de croire que ces animaux fussent exclus
du monument de Gozo; il est même probable qu'en ce lieu ,
comme en d'autres temples de la même divinité phénicienne, on
leur avait préparé une place pour y reposer et y nicher ; et, dans
ce cas, ces espèces de colombaria carrés de la Gigantéja au-
raient pu être destinés à cet usage.

La partie demi-circulaire qui fait face a la porte n'offre de
remarquable que quelques débris de marches , et les deux trous
coniques dd dont j'ai déjà fait mention; mais tout cet empla-
cement, où l'on arrive par plusieizrs degrés, qui domine une
grande partie du temple, et qui est même visible du dehors,
cette grande niche devait-elle être ainsi dégarnie ? Je ne le pense
pas, et j'ai tout lieu de croire que si le temple de Gozo fut jamai-
assez riche pour renfermer une statue en marbre ou en métal,
ce qui est plus que probable à mon avis, cette statue ne put être
placée plus convenablement qu'au centre de cet hémicycle, en
a a ou près de là.

Mais quelle pouvait être cette statue? Tout ce que nous ve-
nons de voir en ce temple annonce le culte de la déesse céleste,
à la fois déesse de la nature, la même qu'Astarté dans un sens,
la lune dans l'autre. Cette Dca cœlestis fut souvent représentée
sous différentes formes, et nous serions nous-même embarrassé
de fixer notre choix, si un monument numismatique de Gozo
même ne venait à notre secours.

Une médaille b, pl. Ire, de cette île , la seule, selon moi, qui
puisse réellement lui être attribuée, nous offre d'un côté le
buste d'une déesse casquée posé sur un croissant, et dans le
champ un triangle, ou plutôt un daleth phénicien (l). Au revers

(1) Ce signe pourrait, au reste , être un triangle, mais ce n'est certainement pas
un V.