Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]: Nouvelles annales (1.1836)

I. TEMPLE DE GOZO. 29

médailles qui nous transmettent le dessin du sanctuaire de
Paplios ont ces cavités circulaires, et il résulte de ce que j'ai
pu observer que ces dernières ne se rencontrent que dans les
médailles sur lesquelles les colombes ou les tourterelles sont
associées à Yœdicula. Trois figures sphériques se rencontrent
au milieu des deux colombes de la pierre gravée de notre fig. e ,
pl. Ire.

Quant à la médaille fig. d, que nous offrons comme objet
spécial de comparaison , on y voit la troisième colombe posée
à terre, et à côté d'elle ces signes ronds dont nous avons parlé;
or, de pareils signes sphériques ne peuvent être que la repré-
sentation de cavités circulaires ; et ces cavités étaient apparem-
ment destinées à renfermer un vase contenant la nourriture et
la boisson des colombes et autres animaux sacrés.

Remarquons toutefois qu'à la Giganteja ces cavités circulaires
ne se trouvent pas dans le sanctuaire, comme elles ont l'air d'être
placées sur les monnaies et sur la pierre gravée; mais trois d'entre
elles, fj\ sont pratiquées dans le passage d'une area à l'autre ;
deux autres sont sur la grande marche qui fait face à la porte
d'entrée. Les trois premières sont remarquables par leur position
près du mur du passage, de manière à ne pas gêner la circulation
en cet endroit, et à être abritées des ardeurs du soleil pendant
les heures les plus chaudes de la journée ; ce qui pourrait bien
être une considération en faveur de l'hypothèse que je propose •
car si ces cavités étaient destinées à contenir de l'eau pour l'u-
sage journalier des oiseaux en question, on ne pourrait leur
choisir un endroit qui fût à la fois plus au centre du temple et
plus abrité contre l'influence solaire si puissante sur une petite
masse d'eau, à une latitude comme celle de l'île de Gozo.

Je ne saurais proposer une explication analogue des deux
autres trous coniques d d, qui ont l'air d'être faits avec plus
de soin que les trois autres. M. Mazzara, dans la planche
n° 5 de son ouvrage, a figuré un homme qui y place un grand
vase se terminant en pointe; mais je ne sais pas trop m expliquer
à quel usage serait destinée une semblable amphore. Si ces
ouvertures eussent été plus profondes, et si elles eussent corn-