Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]: Nouvelles annales (1.1836)

52 III. CASQUE DE VULCI.

yeux et de la face jusqu'à l'oreille; la forme du crâne est des-
sinée par un ornement composé de canaux contigus. Les sour-
cils sont en relief, d'une grande dimension et relevés par les
bouts. A leur jonction se voit une palmette; dans l'intervalle
correspondant au front est un bas-relief très saillant, orne-
ment aussi rare que sa composition est intéressante. Hercule
y paraît vêtu d'une tunique étroite et couvert de la peau de
lion : brandissant sa massue de la main droite, il s'élance et
saisit de la gauche les bois d'une biche renversée sur le dos.
Les quatre pieds de l'animal sont liés ensemble. En face d'Her-
cule s'avance rapidement Apollon , le carquois au côté et s'ap-
prêtant à tirer une flèche contre le ravisseur de l'animal sacré.
Le dieu est nu ; sa chevelure est retroussée et retenue par une
bandelette : une légère draperie tombe de son épaule jusque
sur sa cuisse. Le travail de toute cette ciselure est assez pesant,
mais très soigné ; seulement, par une négligence qui n'est pas
sans exemple, le sculpteur se méprenant sur l'attitude du bras
droit d'Hercule, en a disposé la main comme si elle appartenait
au bras gauche, de sorte que l'on aperçoit l'extérieur du carpe,
au lieu d'en voir l'intérieur avec l'extrémité des doigts et le
pouce tout entier (1).

Les casques grecs portant des bas-reliefs sont très rares dans
les musées d'antiquité : si les Studj de Naples possèdent de
beaux casques romains votifs, enrichis d'importantes sculptu-
res, on y voit peu d'armes grecques rehaussées d'ornements pa-
reils ; le plus remarquable est un cranos avec des garde-joues
où sont ciselées de grandes tètes de béliers. Cependant l'his-
toire et la poésie, les médailles, les pierres gravées et les sta-
tues , attestent que les Grecs, dont l'art embellissait jusqu'aux

(1) Bulletlino dell. instit. di corr. arçheolog., dicembr. 1853, p. 204. M.Campa-
nari, décrivant de mémoire le casque, objet de cette dissertation, a cru se rappeler
qu'il représentait l'enlèvement du trépied; mais il ajoute : Se mal non mi avviso, ce
qui prouve ses doutes sur le sujet du bas-relief. La grande ressemblance de style en-
tre tous les monuments d'art extraits de ce tombeau , montre clairement qu'ils sont
tous delà même époque et du même pays; je ne pense pas qu'on puisse les attri-
buer à la Grèce : il est plus naturel de croire qu'ils ont été fabriqués en Élrurie par
des artistes d'école dorienne.