Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Editor]: Nouvelles annales (1.1836)

III. CASQUE DE VUECI. 59

l'on étudiait avec soin et au moyen de recherches suffisantes , à
quels pays appartiennent les animaux symboliques, à quelles
espèces réelles se rapportent, les monstres représentés parles
anciens, on parviendrait, je pense, à retracer d'une manière
nouvelle et assez positive , de quelles sources venaient les cultes
différents adoptés successivement dans les plus célèbres régions
de lantiquité. On retrouverait, par exemple, dans la religion
italique, quels dieux furent indigètes, en déterminant ceux qui
eurent pour symboles anciens des animaux du pays même,
comme Picus et Mars, représentés par le pivert et le loup;
Bacchus italique dont le taureau des monnaies samnites fut l'i-
mage; l'Hécate des Siculessous les traits de Scylla à triple forme.
Partout où la zoologie ne permettrait pas d'admettre que l'animal
sacré fût indigène , on y reconnaîtrait nécessairement l'intro-
duction d'un culte venu d'un pays étranger; observation appli-
cable à Samos, dont les médailles offrent le type du taureau et
du lion; aux îles voisines de la Sicile , entre autres à Came,
avec le type du griffon ; à Camarina , dont le cygne rappelle les
traditions hyperboréennes ; aux villes chalcidiques de Sicile, où
le lion sous le buste d'Apollon, annonce l'union de la religion
scy thique avec celle de l'Asie Mineure.

Cette alliance est manifestée par l'image de Diane éphésienne,
où les symboles propres à tant de cultes divers sont assemblés
pour composer le simulacre de la déesse. La religion établie en
Phrygie, celle de la Perse, de la Cilicie y sont exprimées par
la couronne de tours, les nombreuses mamelles, les ornements
astronomiques , les lions et les tètes Je taureaux qui ornent
cette image mystique : la gaine où ses jambes sont captives ,
les deux cerfs qui l'accompagnent, sont des attributs dérivés
des rites hyperboréens en Tauride. Aussi le temple d'Ephèse,
bâti sur les confins des peuples ioniens et doriens , fut-il res-
pecté par toutes les nations polythéistes de l'antiquité; ce fut
le lieu sacré où des croyances rivales se confondirent en une
seule.

Il suffit d'étudier l'histoire générale pour comprendre à