Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Editor]: Nouvelles annales (1.1836)

04 III. CASQUE DE VULCI.

cléen , est le véritable fondateur des jeux les plus célèbres de
l'antiquité. La conquête d'une biche aux bois d'or est son tra-
vail divin ; il la reçoit comme un don des dieux scythiques :
son voyage dans les contrées au-delà de l ister est une sorte
de pèlerinage d'où il rapporte l'animal symbolique, devenu sa
propriété, après avoir été celle des enfants de Latone.

Mais que signifie cette fable, soit qu'on l'envisage isolé-
ment dans la personne du dactyle, soit qu'on la réunisse aux
travaux du plus célèbre demi-dieu ?

Si l'on considère que l'astronomie et la physique des anciens
furent consignées dans leurs mythes, que leur cosmogonie
et leur théologie suivirent les progrès de ces sciences et s'y
plièrent jusqu'au moment où, toute conciliation ultérieure étant
devenue impossible, les philosophes entreprirent l'examen des
doctrines sacrées et les rejetèrent audacieusement, préparant
ainsi l'abolition du polythéisme, on en déduira sans peine
quelle fut et dut être la série des divinités d'abord simples,
puis multipliées, se dépossédant mutuellement, ou se transmet-
tant leurs fonctions. Ainsi Uranus, le vaste ciel, règne le pre-
mier. Après lui, Chronos , le temps vague, mutile son père
et saisit le pouvoir. A son tour, Jupiter, grand cycle solaire,
année immense, mais fixe et déterminée, détrône Chronos et l'en-
voie au Tartare ; Apollon, dieu de l'Asie boréale, reçoit en
partage, avec Artémis sa sœur, la révolution annuelle dès long-
temps observée et commençant au solstice d'hiver (l); Hercule
Soleil, adoré par les Tyriens et marchant de signe en signe, à
partir du solstice d'été, vient ensuite ravir au dieu de Délos
ses fonctions moins détaillées et moins palpables : il fixe par
sa plus grande élévation au méridien le début de sa course glo-
rieuse et le commencement des olympiades , ère illustre et re-

Curètes, offre, au revers d'Adrien Jupiter-Aréus armé, avec son nom écrit près de
lui, Streber. Nam. nonnutl. grae., elc , p. 232.

(I) Telle est, sans doute la raison pour laquelle Latone, divinité ténébreuse, en-
fante d'abord Artémis, qui assiste à la naissance du Soleil son frère. Cette fable ex-
primerait ainsi l'obscurité de la saison brumale, époque où la lune s'élève très haut
dans les cieux , et où le soleil semble sortir de la terre en grandissant lentement.