Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]: Nouvelles annales (1.1836)

III. CASQUE DE VTJLCI.

au-dessus duquel brillent les deux étoiles des Dioscures, au
revers d'une médaille d'argent inéditeappartenantà Tyndaris(l).

Sur un vase décrit par Millin, on remarque le soleil radié
dans son quadrige; sous les chevaux court un faon de biche re-
connaissable à sa forme élancée et aux taches dont il est par-
semé(2). Un autre argument sera tiré de deux miroirs étrusques
du musée Durand. Le premier nous montre les Dioscures coiffés
du piléus et séparés par une plante à haute tige supportant un
oiseau. Au dessus de chaque héros est une étoile, et au milieu,
vers la partie supérieure, se trouve un astre dans un triangle
dominant la plante et l'oiseau. L'autre miroir reproduit lesTyn-
darides avec une biche qui paraît tenir ici la place de l'oiseau
mystique de Vénus désigné par l'étoile principale dans la pre-
mière composition (3). Tischbein a publié un vase où Eros nu,
ailé,se retournantenarrière,monteun cerf cornu et femel!e(4).
Une autre peinture mystique dans le même recueil offre à sa
partie inférieure une biche tachetée , dévorée par deux grif-
fons (5). Si, comme je le pense , on doit reconnaître dans toutes
ces représentations la planète de Vénus sous l'emblème de la
biche, la dernière ferait allusion à la course de cet astre pour-

chacun une étoile au-dessus du front, Phosphoros, nu, la tête au centre d'un astre
sans nimbe, et pareil à ceux des chevaux de l'Aurore, vole devant eux et les con-
duit. On remarquera dans cette composition qu'abstraction faite des nimbes rayon-
nants du Soleil et de l'Aurore, sept astres sont réunis et marchent de concert; six
pour les chevaux , un pour Phosphoros. Comparez avec celte peinture celle que j'ai
déjà citée dans mes Eludes numismatiques, p. 74. Laborde, Vases de Lamberg, t. II,
vign. I.

(1) De ma collection , médaille de petit module. De l'autre côté on lit TTNA A PIS,
tête de femme, Hélène-Sèlène-Tyndaride, coiffée de l'opisthosphendoné. On sait
que le culte des Dioscures prévalait à Tyndaris, dont les monnaies de bronze portent
deux Ephèbes à cheval. Sur notre médaille, les étoiles au-dessus du cheval Cyllarus
ne sont pas des planètes, mais les deux astres les plus brillants du signe des gé-
meaux.

(2) Millin., t. I, pl. liî; Passeri, pl. 268.

(3) DeWitte, Deseript. des ant. du cab. Durand, n°s 1938 , 1939. Je citerai,
comme preuve de cette explication, le miroir étrusque où Mars et Vénus s'embras-
sent entre les deux Dioscures. Chacun des personnages est surmonté d'un astre. In-
t;hirami. Mon. etr. 3, t. II, pl. 6*.

(4) Tischbein, t. IV, pl. 7.

(5) Id.y t. IV, pl. SS.