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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

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Witte, Jean Joseph Antoine Marie de: Aphrodite Colias
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0097

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IV. APHHODITE COLlAS.

87

ressemblance avec la jambe d'un homme, comme nous l'apprend
Etienne de Byzance (1) dont nous venons de citer les paroles.
Enfin, et c'est le dernier récit, on prétendait qu'Ion, offrant
un sacrifice, un corbeau ou un épervier vint enlever la cuisse
ou le pied (x.co'Xov) de la victime et la laissa tomber en cet en-
droit du rivage de l'Attique (2). De là le nom du promon-
toire (3).

Dans tous les textes que nous venons de transcrire, il est
question du mot x.w'Xov, membre du corps ; ce mot désigne spé-
cialement les articulations des bras et des jambes et plus parti-
culièrement encore les extrémités (4). Mais, en même temps,
nous trouvons dans les auteurs anciens, un poisson du nom de
xoAiaç ou xoWç (les deux leçons existent) de l'espèce des pé-
lamides (5), poisson apbrodisiaque (6) et dont le caractère nous
renvoie naturellement à Aphrodite. Remarquons aussi que les
poissons pélamides étaient compris parles Latins, sous le nom
générique de lacerti. En effet, Pline (7) dit: Collas... lacertorum
minimi. Or , le mot lacertus, servant à désigner un membre du
corps, comme le mot grec y.ûXov, d'un côté, ce mot se trouve

(1) Loc. cit.

(2) Scliol. ad Aristophan. Nub., fis ; Suid. v. Éwàiaç; Elym. M. y. Kw/iaJo;;
Eustath. ad Dionys. Perieg., 932.

(3) Un mythe, qui a quelque analogie avec relui que nous venons d'examiner,
est celui d'Hy ménée, fils de Bacchus et de Vénus, qui, pris par des pirates avec les
jeunes filles athéniennes célébrant les fêtes de Cérès Éleusienne, délivre ses compa-
gnes et épouse celle qu'il aimait. Serv. ad Virg. /En., IV, 09 ; Lactant. ad Stat.
Theb., 111, 285; Mvth.Vat., III. 11, 5. Nous avons vu plus haut, p. 84, note iî,
que Bacchus porte aussi le nom de Golotès et de Colonate. Comparez, avec le mythe
du jeune Athénien lié par des pirates, le mythe de Dionysus pris par des pirates tyr-
rhéniens. Philost. Jmag., I, 18; Hesych. v. Tvppnvot'; idem, v. Adcpîveç.

(-5) Athen., IX, p. 368 ; Suid. v. K«),ï7. Tà È/j/repoc-ôia p.£p-/j twï uotlaiv.
(;î) Athen., VU , p. 321, A; Aristot. Hist. Anirn., V, 9, 1 ; ibid., VIII, iB, 2;
iEliao. de Anim., X, 6.

(6) Comp. le marchand de phallus sur un vase publié par IVlillin (Trois peintu-
res de vases du Musée de Porlici, pl. I). Un de ces phallus a des ouïes de pois«on.
On trouve dans les lexiques le mot xwkr, contracté de xu)./a avec la signification de
membre viril. Cf. sur Tyché, qui est aussi une Parque (Paus., VII, 26, 5) 1rs ré-
flexions de M. Panofka (Ann. de Clnst. arch., I, p. 310), qui reconnaît une liaison
directe entre le phallus et la déesse Tyché.

(7) Hist. nat., XXXII, H, !i3.
 
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