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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Editor]
Nouvelles annales — 1.1836

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Witte, Jean Joseph Antoine Marie de: Aphrodite Colias
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0099

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IV. APHRODITE COLIAS.

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laquelle nous avons déjà, ailleurs (1), cru reconnaître Vénus.

A la première inspection d'un monument sur lequel est re-
présentée une déesse tenant un poisson, on est naturellement
porté à lui chercher un nom parmi les divinités marines. Des
peintures de vases offrent Amphitrite (2), Thétis (3) même
des Ménades (4) munies de dauphins. Nous venons de voir
pourtant que le nom de Colias est donné à un poisson péla-
mide. Ët ici, il faut se rappeler, indépendamment des circon-
stances qui accompagnent la naissance de Vénus, les idées des
Phéniciens et des Syriens sur Atergatis ou Derceto, la déesse-
poisson par excellence, qui, au fond, n'est autre que l'Aphro-
dite des Grecs. Tombée dans un lac, elle est sauvée par des
poissons (5), ou changée elle-même en poisson (6), comme
Glaucus et Scylia, A Ascalon, à Byblus , à Hiérapolis, à Cypre,
on trouve les poissons sacrés (7). Si donc nous reconnais-
sions le poisson que tient notre figure ailée comme le poisson
Colias, nous aurions ici une autre forme de la déesse attique;
ce symbole la caractériserait encore plus directement que la
pose courbée de sa jambe xwlov sur le rocher Colias,pose qui,
indiquant déjà, à un certain point, la localité, convient aussi
bien à une déesse génératrice (8) qu'à une divinité marine,
épouse de Neptune, comme nous avons vu plus haut (9); ce

(1) Descript. du cab. Durand, p. 443.

(2) Mon. inéd. de l'Inst. arch,, I, pl. xxir.

(3) Panofka, Mus. B/acas, pl. xi.

(4) Laborde, frases de, Lamberg, II, suppl. pl. m.

(5) Schol. ad Arat. Pliaenom., 240; Erastothen. Castast., 38. Hygin (Poet.
Aslron., II, 41) raconte la même histoire d'Isis.

"(6) Diodor. Sicul., II, 4; Schol. ad Germ., 378.

(7) Cf. la fontaine Aréthuse en Sicile. On regardait comme un sacrilège de pêcher
les poissons qui étaient dans les bassins de celte source. (Cic. in Vcrr., IV, i>3; Dio-
dor. Sicul., V, 3.) Un autre rapprochement à faire entre Derceto et Aréthuse est la
fable de la source Aréthuse dans l'ile d'Ithaque (Eustath. ad Odyss. N, p. 1746). Le
chasseur Corax ( xopaÇ, oiseau consacré à Apollon ) s'élant tué en tombant du haut
d'un rocher, sa mère Aréthuse se noya de désespoir dans la fontaine qui était au pied
de ce rocher.

(8) Cf. Lenormant, Ann. de l'Inst. arch. , IV, p. 64 et suiv. , sur les déesses gé-
nératrices représentées à genoux.

(9) Pindar. Otyiup., VII,2;>; Athen., VI, p. 233,G; cf. Panofka, Ann. de l'Inst.
 
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