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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

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Raoul-Rochette: Lettre
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0115

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V. LETTRE A M. GROTEFEND.

105

se nommait Sparadocus (1)- et, quant au motif qui porta ce
prince Oclryse à chercher un asile en Scythie, on peut croire,
d'après tant d'exemples semblables qu'offre l'histoire de cette
dynastie, que Sparadocus avait voulu se rendre indépendant de
son frère dans quelque partie du royaume des Odryses qu'il gou-
vernait ; mais que, vaincu dans cette entreprise, il avait du se
réfugier chez les Scythes. Hérodote se tait égalementsur le sort
qu'éprouva le prince Odryse livré entre les mains du frère qu'il
avait offensé , et du monarque qu'il avait trahi. Mais si l'on peut
encore ici se régler d'après la conduite ordinaire de ces rois
barbares, et d'après l'exemple que donnèrent les Scythes en
cette occasion, Sitalcès se délivra sans doute d'un compétiteur
dangereux par la mort de son frère unique. Ce qui autoriserait
encore à le croire, c'est que, quelques années plus tard, Sitalcès,
tué dans un combat contre les Triballes (2), passa pour avoir
été frappé par la main de son neveu Seuthès, fils de Sparado-
cus (3) ; et ce meurtre domestique pouvait être attribué à la ven-
geance d'un fils, autant qu'à l'ambition d'un usurpateur.

Ce petit nombre de faits ainsi constatés, et l'existence d'un
prince des Odryses nommé Sparadocus, frère de Sitalcès et
père de Seuthès, se trouvant fixée par ces événements mêmes à la
place qu'elle doit occuper dans l'histoire du royaume des Odryses,
vous apprendrez sans doute, Monsieur, avec intérêt, qu'il nous

(1) Thurydid., II, 101 : ÀvantlQîTai (o StTalxyjç)
àStlfiSov ovtoç , xat puyiaTov fju-r' avrov <J-jvap.£Vou.

(2) Idem, IV, 10 i : ATtéBave Se xai SiTalxv); 0<?pv<7Ù'v (3acrc).£v;... o-TpaTEua-*;
ETîi Tpt§a).),ov; , xai vcxyjOfiç V.âyjn • 2evQr,ç Se ô 'S.-rztxpaSôxov, à.Se\tpiSov; wv avfoù, £?a-
ulltvaev OSpvsuv Te , xct: tvîç aX),v)ç Qpaxvjç , -ïiaizep xai Jxeîvoç.

(ô) C'est du moins ce qu'on peut conjecturer d'après un passage delà Lettre de Phi-
lippe aux Athéniens, où il est dit que les Athéniens s'empressèrent de faire alliance
avecle meurtrier de Sitalcès.bien que Sitalcès eûtétéadmisaudroitde cité à Athènes.
Philipp. Epislol. apud Demostben., t. I . p. 161, Reisk : Ka! Sii'oÉXxou p.ev ànoQa-
vovtoç , co p.e-ze'Sore n:7i<; v:o\ixe'iaq , EvOùç nzornva.aBou 7rpoç xov aTroxTsc'vavTa <pi\!a.v. Cette
imputation ne peut guère en effet regarder que Seuthès, devenu en même temps
l'allié des Athéniens et le nouveau roi des Odryses. Toutefois, Seuthès n'étant
point nommé dans la Lettre de Philippe, ce ne peut être là qu'une conjecture, et
Cary a eu tort de dire, p. 7 , que Philippe eût désigné affirmativement Seuthès
comme le meurtrier de son oncle.
 
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