Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]: Nouvelles annales (1.1836)

V. LETTRE A M. GROTEFEIND. 1 1 1

ronée, en même temps qu'elle offre tous les caractères d une
assez haute époque de, l'art monétaire pour correspondre h l'âge
de Sparadocus; la manière dont le nom du prince s'y trouve
exprimé au génitif dorique archaïque, 2IIAPAAOKO, conformé-
ment à l'usage général des rois de Macédoine antérieurs à Phi-
lippe II (1); ce sont là autant de considérations numismatiques qui
viennent encore à l'appui de cette attribution, et qui, jointes à
la légende, ne permettent même pas une autre hypothèse. L'ab-
sence du titre de Roi, BASIAEfiS, qui ne figure jamais non plus
sur les médailles d'Amadocus 5 de Térès, ni sur celles des rois de
Péonie, ni même sur celles des rois de Macédoine, prédécesseurs
de Philippe il, loin de constituer une objection, devient ici
un trait d'analogie et de conformité en faveur de notre opinion ;
et le nom de Sparadocus devrait être admis dans la numismati-
que, sur la seule autorité de l'inscription 2IIAPAAOKO, fût-il ab-
solument inconnu d'ailleurs. Or, ce nom nous est donné par
l'histoire comme celui d'un prince dont la dynastie régnait sur
la contrée où fut frappée la médaille ; en sorte que tout se réunit
pour mettre l'attribution que je propose à 1 abri de toute incer-
titude.

Du moment que nous acquérons par la monnaie inscrite du
nom de Sparadocus, 2IÏAPAAOKO, la preuve que ce prince, frère
de Sitalcès et père de Seuthès, l'un et l'autre rois des O dry ses,
eut aussi des villes grecques de la Thrace soumises à sa puis-
sance, nous devons rendre au même prince ces autres médailles,
toutes semblables de types, de métal et de fabrique, mais de
moindre module, et avec les seules lettres 2IIA, que M. Streber
avait cru pouvoir attribuer à Spartolus. Deux de ces médailles,
encore inédites, existent dans notre Cabinet, et vous me saurez
gré sans doute, Monsieur, de vous les faire connaître à cette
occasion.

N° 2. Partie antérieure d'un Cheval s'élançant à gauche; type
accompagné des lettres ; revers, Aigle volant en haut

(1) La monnaie de Maronèe offre un exemple tout semblable dans la manière dont
les noms de magistrats y sont écrits : EIII MHTPOAOTO, EIII NEOMHNIO, EIII
K À.TO.NYMO, EIII XOPRTO, etc.