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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

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Raoul-Rochette: Lettre
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0144

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134 V. LETTRE A M. GROTEFEND.

La notion si précieuse que nous venons d'acquérir des mé-
dailles d'un roi des Édoniens, Gétas, TETA2 BA2IAEY2 HAO
NEON, ou HAfïNAN(l), suffirait à elle seule pour justifier l'idée
que les plus puissants d'entre cesrois ou chefs de peuples tbraces
aient fait frapper des monnaies en leur nom, à l'exemple de
leurs voisins, les rois de Macédoine et de Pœonie; et, à défaut
de ces monnaies mêmes, l'analogie porterait à croire qu'elles
furent exécutées dans quelque atelier monétaire des villes grec-
ques de la Thrace, telles qu Abdère, Acanthe, Maronée ou Tha-
sos, d'après les types des médailles autonomes de ces villes, ou
d'après le type macédonien. Si nous connaissions davantage
l'histoire de ces peuples barbares du nord de la Macédoine et
de la Thrace, que tant d'intérêts de commerce, de guerre et de
politique mettaient, en raison du voisinage même, en rapport
perpétuel avec les cités grecques de la Thrace Maritime, nous
pourrions peut-être découvrir dans la numismatique de cette
contrée plus d'un indice de ces relations qui nous ont échappé
jusqu'ici. Peut-être aussi quelque hasard heureux nous ap-
portera-t-il un jour des médailles de quelques uns de ces rois
mentionnés dans l'histoire, tels que ce Derdas, roi ou chef des
Elimes(2), dont il est parlé clans Xénophon \ ce Kothêlas, KoGvj-
ly.ç, roi des Thraces, cité par Dicéarque (3); tels encore que Sirrfias

(1) Le génitif HAONEON (pour HAfiNEflN) est l'ancienne forme ionienne, dont
il ne se rencontre que d'assez rares exemples dans Hérodote et dans Hippocrate; comme
HAflNAN (pour HAnNQN) est la forme dorique ordinaire. C'est toujours, comme
l'on voit, l'ionien qui domine sur ces monuments, même sur ceux qui admettaient, à
cause du voisinage de la Macédoine, l'influence du dorisme; et c'est ce que n'a pas
manqué de reconnaître M. Boeckh, dans son explication d'un marbre d'Jinphipolis,
n° 2008. Un exemple remarquable d'une forme ionienne, fournie par la numismatique de
celte contrée, c'est le nom MENAAIH (pour MENAH), qui se lit sur une médaille de
Mendé , de Macédoine, Cabir.. de M. Allier, pl. iv, n. 19. On sait que la légende
ordinaire est MENA AION ou MINAAlON .

(2) Xénophon. Ilcllenic., V, 2, 58 : \ip5a.z É^ui'a; Kpy_m ; cf. Dicœarch. apud
Alhen. , XIII, p. oi>7, C. M. Cousinéry attribue à un autre Derdas, fils d'Aridée et
cousin-germain de Perdiceas II, dont il est parlé dans Thucydide, II, S7; cf. Schol.
ad h. I., une médaille qu'il a publiée, Voyage, etc., pl. vu, n. 11, et qui porte les
lettres AE (et non AEPA), en monogramme , de forme archaïque. L'attribution est
plausible, et la conjecture ingénieuse.

(ô) Dicsearch, apud Athen., XIII, p. i>37, D.,t. V, p. 11 , ed. Schw.
 
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