Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]: Nouvelles annales (1.1836)

VII. ALOPE.

IV.)

ALOPÉ.

(Pi, c, me.)

Entre les monuments publiés par Winckelmann , se trouve,
planche 92, un bas-relief de la villa Pamfili, contenant la
seule représentation de la fable d'Alopé qui nous soit connue
jusqu'à présent; et nous tirons cette fable d une seule relation,
celle de la 187e fable d'Hygin. Les fragments de Y'Aiopé d'Eu-
ripide s'accordent avec cette relation, sans laquelle, eux aussi,
seraient incompréhensibles : et ce qui rend plus étonnant en-
core qu'on ne soit jamais revenu à ce bas-relief, c'est que tous
les monuments du recueil de Winckelmann ont été, presque
sans exception, soit cités dans nombre d'ouvrages d'une ma-
nière plus ou moins expresse, soit reproduits par des gravures
et corrigés quant à l'explication ; en sorte qu'il n'est peut-être
pas de livre d'antiquité qui puisse jamais produire un aussi
grand effet.

Le sujet du bas-relief en question, où un antiquaire antérieur
avait reconnu Céphale et Procris (1), a été en général heureu-
sement deviné par Winckelmann, qui a eu encore le mérite
d'interpréter avec assez de sagacité plus d'une particularité. Il
n'a cependant pu expliquer pour la fable d''Alopé le groupe du
couple assis au milieu, ce qui l'a conduit à supposer que c'était
une représentation étrangère au reste; et, dans cette hypothèse,
qui avait le double inconvénient de ne pas trancher le nœud et
de détruire la composition elle-même, il y reconnut Admete et
Alceste. Ce serait prendre une peine inutile que de combattre
un pareil procédé, que de montrer qu'une telle confusion ne
saurait être admise dans une représentation d'ailleurs conçue
avec beaucoup d'intelligence. Mais il ne sera pas sansutilité d'en-

(i) Beger. Spicileg. ant., p. 145.