Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Editor]: Nouvelles annales (1.1836)

152 VII. ALOPÉ.

» de l'épaule gauche, est modernejusqu'en bas; mais la main gau-
»che, qui pend librement sur son genou, est antique. De l'homme
b qui est à sa droite et qui tourne le dos aux spectateurs , il n'y
ta d'antique que le côté gauche et le bras caché, une lance qu'il
» tient de travers , et une partie des cuisses et du bras droit
» appuyé sur l'épaule de l'homme du milieu. Le troisième n'a
» de restauré que le bras gauche, avec lequel il saisit par de-
avant l'homme du milieu. La tête de l'homme barbu couronne
» de laurier, assis sur le siège, semble être un portrait ; les
«bras qu'il avançait sont rompus. Déduction faite de ces restau-
» rations et des différences qui ont été relevées, la gravure ne
» s'éloigne pas considérablement de l'original.»

Winckelmann ne s'est pas rappelé la tragédie d'Euripide ;
aussi les fragments ne contiennent-ils rien qui explique le cou-
ple énigmatique placé entre les autres personnages,- rien même
qui y ait quelque rapport. On peut néanmoins, en pénétrant
dans l'ensemble de la tragédie , et en ayant recours à ce couple ,
se rendre compte d'un objet qui donne un éclaircissement sa
tisfaisant au bas-relief; de manière que l'explication du bas-
relief serve à son tour à compléter le récit d'Hygin, et à faire
connaître en son entier le plan de la tragédie. Je renonce ., pour
être plus concis , à la méthode analytique d'interprétation, qui
a sans doute l'avantage de convaincre plus sûrement le lecteur,
en le forçant pour ainsi dire, après que tout ce qui est invrai-
semblable a été successivement développé et mis de côté , en
le forçant, dis-je, d'adopter tout ce qui reste, et en le condui-
sant ainsi à une décision pour laquelle tout a été d'avance
préparé. Mais pour tout homme qui s'est familiarisé avec les
compositions antiques, et particulièrement avec celles des bas-
reliefs de sarcophages, il suffit que l'explication soit simplement
et positivement énoncée, sauf à lui d'essayer, s'il veut, pour
éprouver cette explication, ce que l'on ferait, dans toute autre
hypothèse, des figures les plus difficiles, et de s'assurer de
cette manière si elle est telle qu'on soit obligé d'y revenir,
après toutes les épreuves tentées successivement.

Je commencerai donc par la supposition que, dans ce bas-