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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

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Welcker, P. G.: Alopé
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0165

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VII. ALOl'É. 155

des formes les plus fréquentes des traditions populaires grec-
ques, et il faut se représenter la force de l'habitude et l'intérêt
des vieux âges, pour concevoir qu'une histoire si simple pût
être conservée dans la tragédie des temps postérieurs et dans
les monuments de l'art perfectionné. Notre bas-relief nous
montre Alopé dans une tour, où elle doit mourir de faim ,
comme l'Antigone de Sophocle; c'est donc à tort que Winckel-
mann rappelle ici les tours dites des vierges, où elles demeu-
raient enfermées, dans les anciens temps, seulement par motif
de sûreté. La jument qui allaite l'enfant s'est approchée de la
mère, et hennit, attirée par l'odeur sympathique de la mère et
de l'enfant. Winckelmann s'en était douté, et il remarque que
pour porter une jument à allaiter un poulain étranger, on cou-
vre celui-ci de la peau de son propre poulain mort. Mais la
manière dont l'artiste a représenté ici la connexion si impor-
tante d'Hippothoon avec un cheval est bien plus ingénieuse que
s'il l'avait fait directement par l'allaitement; et cela, sans qu'il
en résulte aucune interruption, aucun désordre dans le reste
de la composition. Nous avons dans ce trait, de même que dans
la représentation du couple, à l'effet de marquer l'époque et la
principale circonstance du sujet, et probablement aussi dans
la contenance naïve du nourrisson vis-à-vis de Cercyon, des
preuves de son talent particulier d'invention. Quant à la tra-
gédie , je soupçonne qu'on doit y rapporter une autre circon-
stance de notre bas-relief; je veux parler de la présence des deux
figures qui s'entretiennent avec Alopé, dévouée à la mort, de
quelque chose de secret, à ce qu'il paraît, puisqu'Alopé met
deux doigts sur sa bouche en signe de silence. Ces figures sont,
selon Zoëga, des hommes couronnés de laurier; Winckelmann
les prend pour des femmes et des servantes (1). Quoi qu'il en

(i) Je crois pouvoir assurer, d'après mes propres observations, que les télés de.
ces deux figures sont restaurées. Du reste, leur costume convient à des femmes plu-
tôt qu'à des hommes. Sous ce rapport, la conjecture de Winckelmann s'approchait
plus de la vérité que celle de Zoëga; et, comme le sujet de notre bas-relief était cer-
tainement tiré delà tragédie grecque, on peut présumer que ces deux figures de fem-
mes représentaient le chœur composé des compagnes d'Alopé. R-R.
 
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