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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

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Lajard, Felix: Mémoire sur une représentation figurée de la vénus orientale androgyne
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0171

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VIII. VÉNUS ORIENTALE ANDROGYNE.

161

MÉMOIRE

SUR UNE REPRÉSENTATION FIGURÉE DE LA VÉNUS ORIENTALE

ANDROGV.NE (|).

(Monuments, pl. IV.)

Les doctrines religieuses répandues dans l'Orient, dès la
plus haute antiquité , nous montrent que l'attribution des deux
sexes fut un des caractères particuliers des divinités qui prési-
daient à la création du monde et à la reproduction de tous les
êtres. En pouvait-il être autrement dans des systèmes où les
actes relatifs aux phénomènes de la génération étaient consi-
dérés comme étant subordonnés à l'influence réciproque d'un
principe actif et d'un principe passif? Et les divinités qui étaient
censées exercer une influence suprême sur ces mêmes phéno-
mènes auraient elles pu recevoir le tribut de vénération, d'a-
mour et de crainte qu'on exigeait pour elles, si leur nature à
lu fois mâle et femelle n'avait appris aux mortels qu'en elles
résidaient l'un et l'autre des deux pouvoirs générateurs? L'an-
tiquité ne nous eût-elle légué, sur ce point, aucun témoignage
écrit et direct, il suffirait, pour lever toute espèce de doute,
d'observer que, chez les peuples les plus anciens de l'Orient,
le premier homme était à la fois mâle et femelle, et passait pour
avoir été créé à l'image de Dieu. Des idées semblables sur la nature
androgyne des divinités génératrices se retrouvent chez les Grecs
et chez les Romains, soit dans le culte de Jupiter, soit dans celui de
Bacchus, soit dans celui d'Aphrodite ou Vénus. Plusieurs tradi-
tions dignes de foi, qui sont connues de tous les archéologues ,
mais que je me propose d'examiner dans le cours de ce Mémoire,
nous apprennent même que les plus anciennes statues grecques
ou romaines de cette dernière déesse avaient les attributs carac-
téristiques des deux sexes. Je me crois fondé à ajouter que

(t) Ce mémoire a été lu à l'Académie royale des inscriptions et belles-leUres le
1," liéci inbie 1855.
 
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