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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

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Lajard, Felix: Mémoire sur une représentation figurée de la vénus orientale androgyne
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0176

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166 VIII. VENUS ORIENTALE ANDROGYNE.

langues appelées indo-germaniques le mot qui sert à désigner
le taureau , autre symbole de vie , a la double signification
de vie et taureau. Cette coïncidence remarquable, et un certain
nombre d'exemples analogues, que je m'abstiens de citer, doi-
vent, pour le dire en passant,nous faire supposer que beaucoup
d'autres mots, beaucoup d'autres objets, étaient également sus-
ceptibles d'une interprétation symbolique dans les langues et
sur les monuments figurés. Nous pouvons conjecturer aussi que
l'invention des symboles remonte à une antiquité bien reculée,
puisqu'elle semble avoir été liée à la formation même du lan-
gage chez les plus anciens peuples de l'Asie.

Sur la pierre gravée qui m'a donné lieu de faire cette re-
marque, les rayons solaires dont la tête de l'un des deux ser-
pents est entourée , le croissant de la lune qui surmonte la tête
de l'autre, et le soin qu'on a pris de disposer ces deux reptiles
de manière à ce qu'ils correspondissent, celui-ci à la tête hu-
maine femelle , celui-là à la tête humaine mâle, sont autant
de particularités qui nous indiquent positivement l'intention
qu'on avait eue d'en faire les symboles du pouvoir générateur
mâle ou actif, et du pouvoir générateur femelle ou passif. Non
content cependant de les avoir ainsi caractérisés, l'inventeur

qui, dans le pehlvi, est le nom du serpent, et hia, qui, dans le parsi, a la même si-
gnification. Le mot sanscrit âyus, qui signifie vie, longue vie, semblerait dériver
aussi de la même racine. Mais mon savant confrère, M. Eugène Burnouf, que j'ai
consulté sur ce point, ne se croit pas assez versé dans la connaissance des idiomes
sémitiques pour décider la question. — Anquelil (Mém. de V Acad. des inscript.,
tom. XXXIV, pag. 370 et 371), tout en observant que le mot grec a\wv appartient
au radical sémitique dont il s'agit, n'avait point aperçu la communauté d'origine que
j'attribue aux mots qui, dans les langues sémitiques , signifient la vie, et à ceux que,
dans ces mêmes langues, nous trouvons employés pour désigner le serpent. Son silence
à cet égard me laisse le soin d'ajouter que les sept Mons de Manichée, soit par la
signification propre de leur nom, soit par la nature de leurs fonctions, rappellent la
même idée que celle qui s'attache aux sept Amschaspands de Zoroastre, puisque
ceux-ci, dans les livres zends, sont appelés émeschâ sépèantâ, c'est-à-dire les excel-
lents immortels. Je m'abstiens, au reste, de montrer ici comment, chez la plupart
des peuples de l'antiquité, et notamment chez les Egyptiens, les IndieDS et les Grecs,
le serpent était aussi un symbole de vie, et constituait un véritable hiéroglyphe idéo-
graphique, qui, de même que chez les nations de l'Asie occidentale, pouvait être pris
dans une bonne ou dans une mauvaise acception, selon la place qu'iloccupait.
 
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