Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]: Nouvelles annales (1.1836)

168

VIII. VENUS ORIENTALE ANDROGYNE.

à Mithra; et le récit dans lequel il énonce ce dernier fait mérite
d'être rapporté textuellement ici : «L'eau concourt à la géné-
» ration, dit le philosophe syrien (1) ; et c'est pour cette raison
» que les abeilles font leur miel dans les cratères et les am-
» phores, les cratères étant le symbole des sources. Aussi place-
» t-on un cratère auprès de Mithra, comme emblème de la
» source; et des amphores, comme emblèmes des vases avec
» lesquels on puise l'eau dans les sources (2). » Cette dernière
assertion est d'autant plus digne de notre attention , que, d'une
part, elle est justifiée par plusieurs bas-reliefs sur lesquels on
observe, en effet, l'amphore et le cratère ou la coupe placés
auprès de Mithra (3) : d'une autre part , elle établit entre
les attributions de cette dernière divinité et celles de la figure
androgyne représentée sur notre cône, un rapport qui nous
conduit, dès ce moment, à supposer que ce curieux monument
reproduit à nos yeux l'image de cette ancienne Vénus assyrienne
qu'Hérodote (4)déclare expressément être identique avecUranie
et Mithra, et dont le nom Mjiitta, représentait, dans la langue
des Assyriens, la même idée qu'expriment dans le grec et le
latin les mots y£WY]Tst,pa et genitrix (ô).

(1) a.......Zvvtpyu ykp yzvsatt to ZStap ' §10 xat iv toîç xpaTYÎpat xat àfiyopsûert

» Ti8at&co<t(7outTt p.At<ra-at • tcov fùv xpaTïjpcov o-up.o'oXov tûï -K-riyZv (pzpôvxav • xaOùç
» 7rapà t&> Mt'Gpa 6 xpaTYip àvTt TyJç iryjyrlç TETaxTat. Tcov S' àu.fopzwv, iv otç Ta àno
» tô>v TTYjywv àpvo/juGa. » De anir. nymph., XVII.

(2) Lorsque l'on considère avec attention la forme particulière de chacun des deux
•vases qui se voient sur le cône ici figuré (pl.IV, n° l), on est tenté de supposer qu'elle
cachait une allusion à la forme respective des organes générateurs dés deux sexes, ab-
lusion que je crois entrevoir aussi dans ce passage de Porphyre. J'aurai , dans mes
Recherches sur le culte de Mithra, l'occasion de revenir sur cette double supposition,
et de montrer, par quelques observations qui me sont propres, qu'eile équivaut pres-
que à une certitude absolue.

(3) Voy. Del Torre ; Monum. veter. Antii, tab. ad pag. 157. — Galler. Gius-
tin., parte II, tav. 82. — Salllers Geschichle des Herzogth. TVurtenberg ; Tu-
bingen, 1737, in-4°; I Bd., XI Taf. —Act. academ. Theodoro-Palatin. Mannhe-
mii, 1766, in-4° ; tom. I, tab. II, fig. 5. — Stuttgard. Kunsl-Blatt, 8 November,
1821, s. 538-368. — Wienn. Jahrbi'tch, der Literatur. ; XXIV Bd., 1825; Oc-
tober, November und December Anzeige-Biatt ; 1 Taf., r.° 1; II Taf., n" \. —■
Annal, des Vereins fur nussatiische Allerlhumshunde. I Ilefles, n° 9; I Tuf

(4) 1, 151.

(s) Voy. Selden, De diis syris; synlagm. II, pog. I7î), edit. 1681.