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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Editor]
Nouvelles annales — 1.1836

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Lajard, Felix: Mémoire sur une représentation figurée de la vénus orientale androgyne
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0192

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182 VIII. VÉNUS ORIENTALE ANDItOGYNE.

elle-même, une éternelle virginité. La simplicité des termes
dans lesquels Hérodote et quelques autres auteurs grecs par-
lent de la première de ces deux coutumes , et l'espèce de consé-
cration que reçoit le jc.ts£ç sur le cône dont il s'agit, comme
sur plusieurs autres monuments orientaux (1),nous conduisentà
présumer que primitivement des idées d'un ordre religieux et
élevé pouvaient donner toute la valeur d'un sacrifice à une
obligation qui, par un déplorable abus qu'il eiït été facile de
prévoir et plus sage de prévenir, dégénéra, dans la suite, en
de honteuses prostitutions. Le souvenir des excès de ce genre
qui souillèrent les temples d'une divinité que les peuples
de l'Orient estimaient être chaste et même vierge, se trouve
consigné dans de nombreuses traditions qu'il est, sans doute,
inutile de rapporter ici, et dont quelques unes remontent à
une haute antiquité. Le sentiment d'indignation sous l'inspi-
ration duquel furent écrits plusieurs de ces récits dut être
d'autant plus profond, qu'étrangers au pays qui avait vu naître
la coutume dont il s'agit, étrangers à la doctrine religieuse
qui avait servi de base à l'institution de cette coutume (2), les
auteurs sacrés ou les écrivains ecclésiastiques auxquels je fais
ici allusion ne s'étaient proposés qu'un seul but, celui de marquer
du sceau de la réprobation une pareille institution , pour arrêter
le cours des outrages qu'elle faisait à la vraie religion et à la
morale publique.

L'absence du phallus sur la pierre gravée qui vient de donner
lieu à ces diverses remarques pourra paraître singulière, si l'on
considère qu'un pareil attribut devenait le complément, pour

(1) Un cône en calcédoine , publié par La Chausse (Mus. roman., t. F, sect.i,
p. 37,tab. 55), fournil un exemple de la représentation du cleis placé sur un autel ,
conjointement avec un astre qui doit être la planète Vénus ou le Soleil. Un pi ètre,
revêtu d'un costume asiatique, accomplit devant cet autel un acte d'adoration.

(2) La même coutume se retrouve non seulement chez les anciens Arméniens ,
avec le culte de la Vénus assyrienne , adorée sous le nom d'Anaïs ou Anaïtis, mais
aussi dans les colonies phéniciennes d'Afrique qui avaient érigé des temples en l'hon-
neur d'Astarté. J'ajoute, et ceci est encore plus digne d'attention , que des prostitu-
tions du genre de celle dont il s'agit étaient liées en Egypte au culte de Jupiter
llicbécn .etenLycie au culte d'Jpollon patarwm.
 
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