Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

DOI Artikel:
Lajard, Felix: Mémoire sur une représentation figurée de la vénus orientale androgyne
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0199

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
VIII. VENUS ORIENTALE ANDKOGYNE. 189

homme, et qu'ils lui attribuaient le sexe mâle et le sexe fémi-
nin (1). Servius confirme les points les plus essentiels de ce
récit, en racontant que ces mêmes insulaires représentent la
déesse « avec une barbe, le corps et l'habillement d'une femme,
» un sceptre et les parties sexuelles d'un homme (2). » Macrobe (3)
rapporte aussi deux fragments, l'un de Laavinus, l'autre de Phi-
lochorus, qui prouvent que, dans l'antiquité, Vénus était, en
effet, généralement réputée mâle et femelle, etqui lui paraissent
concourir à justifier Actérianus, Calvus et Virgile d'avoir em-
ployé le mot deus et non celui de dea, en parlant de cette divi-
nité. Il ajoute qu'Aristophane la nomme ÀçpdotTûç (4). Jean
Lydus (5) , de son côté, regarde comme certain que les anciens
théologiens attribuaient les deux sexes à la déesse et lui décer-
naient l'épithète apcevoÔvpjjç. Il cite même un fait curieux, c'est
à savoir que les Pamphiliens rendaient un culte particulier à
Vénus barbue. Ce dernier renseignement, comme l'assertion de
Macrobe et celle de Servius, mérite d'autant plus de confiance,
que l'examen attentif du revers d'un beau médaillon de Démé-
triusll, frappé à Mallus, dans la Cilicie, m'y a fait reconnaître
Astarté représentée avec une barbe, quoique vêtue d'un cos-
tume féminin (6). Je remarque aussi que Catulle semble avoir
fait allusion aux deux sexes de Vénus en l'appelant duplex
Amathusia (7) , expression qui doit être rapprochée du témoi-

(1) Signum etiam ejus [Veneris) est Cypri barbalum corpore, sed veste mutiebri
cum sceptro ac stalura virili. Et putant eamdem marem ac feminam esse. Macrob.,
Saturnul., III, vm. — TIeinrich {De hermaphrod., pag. 27) a proposé de lire dans
ce passage natura au lieu de statura.

(2) Signum eliam ejus [Veneris) ut Cypri barbalum corpore et veste muliebri,
cum sceptro et natura virili. Serv. ad JEneid., II, 652.

(3) Ubi suprà.

(■î) AristotCj selon Lœvinus, affirmait aussi qu'Aphrodite était une divinité
mâle.

(t>) De mensibus, p. 24 et 89.

(«) Ce curieux médaillon a été inexactement décrit ou figuré pai Ilaym, par Duane,
et même par M. Mionnet (Descript. de mèd. antiq., t. \ , p. JJ8, n° 1500). Je me
propose d'en publier un dessin fidèle dans un mémoire où je m'occuperai spéciale-
ment de l'examen de toutes les médailles asiatiques qui offre nt des sujets relatifs au
culte de Vénus.

(7) G7, 31.
 
Annotationen