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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

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Lajard, Felix: Mémoire sur une représentation figurée de la vénus orientale androgyne
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0206

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196 VIII. VÉNUS ORIENTALE ANDKOGYNK.

l'art de faire servir à ces pratiques une roue sur laquelle on de-
vait attacher cet oiseau merveilleux [l) appelé lynx (ïuvE), qui,
dans la composition des monuments figurés assyriens, occupait
une place si importante. Désormais nous pouvons donc croire
que la Vénus assyrienne de notre cône réunissait à ses autres
fonctions celles de Gad, c'est-à-dire du Destin, de Nérnésis ou
delà Fortune (2). Si même nous remarquons que, dans la descrip-
tion de Lucien, aucun des symboles qui, à Hiéiapolis, étaient
placés dans chaque main de la Junon assyrienne, ne peut être
revendiqué par JVémésis, ne serions-nous pas fondés à supposer
que la roue, attribut de la Fortune, pouvait avoir été sculptée
à côté de la déesse de Syrie , comme nous la voyons gravée dans
le champ de notre pierre, auprès de Myiitta (4)? Ne devons-
nous pas observer enfin que, placée ici sur une même ligne
et dans un rapport particulier avec l'organe féminin de la gé-
nération, cette roue caractérisait fort ingénieusement par là
le pouvoir souverain dont elle est l'emblème, en indiquant
que la naissance de l'homme a pour unique règle un arrêt du
Destin ?

Pour achever enfin de prouver, par voie d'analogie, que les
doctrines religieuses de l'orient n'avaient pu manquer d'attribuer
à l'ancienne Vénus androgyne des Assyriens les fonctions dont
cette roue me semble réveiller ici le souvenir, je crois utile de

(1) Selon le seoliasie ilt Pindate {ad toc. suprà cit.), les enchanteresses n'atta-
chaient à la roue que les entrailles de l'oiseau.

(2) Lenz , dans son Mémoire sur la Vénus de Paphos (p. 9), el Mùnter, dans sa
dissertation intitulée Der Tempcl der hifnfnl. Gottin zu Paphos (p. 13 et p. 16,
note 20), ont réuni plusieurs témoignages qui s'accordent à prouver que les Hé-
breux , les Syriens et les Arabps attachaient à la planète Vénus l'idée de sort, fortune
ou bonheur. Miinter rappelle aussi que, selon Philastrius {De Heeres., cap. xv)^
Fortuna cœti était, chez les Rcmains, un des surnoms de cette planète. Ajoutons
qu'un grand nombre d'inscriptions latines nous montrent le culte de la Fortune asso-
cié à celui de Vénus.

(5) Je me propose de revenir ailleurs sur les rapprochements curieux que fournil,
entre Vénus, Apollon et le Soleil, le symbole de la roue, symbole qui parait avoir
également joué un rôle important dans les doctrines bouddhiques, comme attribut
caractéristique du destin et de la destinée ou du sort. ( Voy. Nouv. journ. asiatiq.
t. XIV, p. 413.)
 
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