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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

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Lajard, Felix: Mémoire sur une représentation figurée de la vénus orientale androgyne
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0218

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208 VIII. VÉNUS OUI ENTA LE ANDROGYNE.

à reconnaître combien l'ivoire se marie à l'or d'une manière
plus harmonieuse que l'argent, et permet de rendre la délica-
tesse des chairs d'une femme avec plus de succès qu'on ne doit
en attendre de l'emploi d'un métal quelconque?

Si les écrivains grecs ne s'expliquent ni sur les raisons pour
lesquelles on employait l'or et l'ivoire dans les représentations
figurées de Vénus, ni sur le véritable sens qu'on attachait aux
épithètes que je viens de citer, les observations qui précèdent
nous permettent peut-être tle suppléer à leur silence. Car sans
qu'il soit besoin de faire remarquer que les anciens peuples de
l Asie occidentale avaient consacré l'or au Soleil, l'argent à la
Lune (1), et qu'Apollon et Mithra eurent, comme dieux-soleils,
des statues en or, ou en or et argent (2), tandis que celles de
Diane étaient ou en argent, ou en bronze et argent, ou , plus
anciennement, en bois doré et colorié avec du jaune et du
blanc (3), je crois en avoir dit assez pour donnei' à penser que
les diverses épithètes en question, aussi bien que l'emploi si-
multané de l'or et de l'ivoire, ou de l'or et de la couleur
blanche pour les images de Vénus, pouvaient retracer le
souvenir des rapports que d'autres monuments figurés et les
anciennes doctrines religieuses nous apprennent avoir existé

(1) Cette double consécration se prouve, quant aux Assyriens ,aux Chaldéens el
aux Perses, par le témoignage de Gelse (Origen. contr. Cels., VI, 22) , relatif à l'é-
l'écheUe symbolique dont il a été question ci-dessus; et quant aux Sabéens, par un
passage très connu de Moïse Maimonides (Mor. -Nebouch., III, 29 et 30). — Cf.
Selden, De Dits Syr., 1,2. — Voy. aussi la note i ci-dessus, page 204.

(2) Homère (Iliad. passim) appelle Apollon le dieu à l'arc d'argent; et je crois
avoir lu dans un autre auteur grec, dont le nom m'échappe en ce moment, qu'une
statue d'or représentait cette même divinité tenant à la main un arc d'argent.

(3) Je fais allusion ici à la statue de Diane, en bois, qui a été trouvée à Hercula-
num (Voy. Winkelmanns Wei ke, III, 33, 191 et 192; et rVrticle de M. Raoul-
Rochette sur la peinture sur mur chez les anciens, dans le Journal des Savants, juin
1835, p. 362 et p. 563, no'e 2). Il n'est peut-être pas hors de propos de faire re-
marquer, à ce sujet, que l'or et les couleurs dont cette statue avait été revêtue, sem-
blent nous autoriser à penser qu'elle avait pour type quelque antique composition où
Diane, comme Vénus, avec qui elle se confond si souvent, avoit dû être représentée
ayant les attributs des deux sexes et le caractère de reine du ciel.
 
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