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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

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Lenormant, Charles: Étude de la religion phrygienne de Cybèle, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0231

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DE CÏBELE. 221

d'aimer Atys, mais d'un amour étrange, puisque leur union ne
produit aucun fruit, et que celle d'Atys avec une nymphe qu'il
rend féconde, est punie par la Mère des dieux du plus sévère
châtiment. Enfin, dans le récit d Arnohe, qui, par son impor-
tance et son étendue, nous occupera plus que tous les autres,
la Mère des dieux excite les désirs de Jupiter; la Mère des
dieux montre un vif intérêt pour la naissance et l'éducation
d'Atys ; la Mère des dieux, en un mot, joue tous les rôles dé-
volus, en ce monde, à la femme, à l'exception de celui que pa-
raît exprimer son nom, le rôle de mère. De toutes ces traditions,
la seule qui donne à Cybèle une postérité, c'est celle de Mem-
non, suivant laquelle Cybèle aurait été femme de Sangarius, et
mère de Nieœa ; mais, par malheur, la partie de ce mythe qui
se rapporte à Nicœa, offre tant d'analogie avec l'histoire de Cy-
bèle elle-même, suivant les versions purement phrygiennes,
qu'on ne peut s'empêcher d'admettre qu'ici la véritable Cybèle
est Nicaea, et que, si l'on a donné à celle-ci, pour mère, la déesse
de Pessinunte, c était uniquement pour rattacher la religion
particulière de la ville de Nicée à la religion de Cybèle, domi-
nante dans presque toute l'Asie-Mineure.

Nous ne savons si c'était avec la même intention qu'on dési-
gnait, dans d'autres pays, Alcé, comme fille de Cybèle et d'O-
lympus (1). Hygin (2) nous donne encore Midas comme fils de
Cybèle et de Gordius. Mais ces trois filiations de Nicaea, d'Alcé
et de Midas, et d'autres encore qu'on pourrait rencontrer chez
les poètes et les mythographes, ne sauraient être d'un grand
poids, au prix de la tradition constante chez presque tous les
auteurs, qui refuse à la Mère des dieux la qualité de mère.

III. Cette difficulté, les anciens l'avaient bien aperçue, mais
ils sont loin de l'avoir résolue. Arnobe, le chrétien, la tourne
en dérision(3) ; Julien, le défenseur tardif du paganisme, cher-
che en vain à l'expliquer, d'après les doctrines raffinées du

(1) Diodor., V, 49.
(8) Fab. 274.

(ô) L. 1., 8. Atque ita perducitur res eo , ut qttœ omnium numinum genilrix esse
narratur, non sit mater..........
 
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