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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Editor]
Nouvelles annales — 1.1836

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Lenormant, Charles: Étude de la religion phrygienne de Cybèle, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0235

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DE CYBÈLE. 225

forcé de croire que ce complément devait être emprunté non
à la langue grecque, mais à celle des Lydiens ou de la Carie.

Je laisse, pour le moment, les conjectures qu'on pourrait
émettre à ce sujet, dénué qu'on est d'une connaissance, même
superficielle, deslangues qu'on parlait dans ces contrées. Ce qu'il
esi toujours permis de croire, c'est que le mot deMastaura, ap-
pliqué à la désignation d'une localité, formait essentiellement,
comme presque tous les noms appellatifs, chez les anciens, le
nom d'une divinité; que cette divinité, analogue à Ma, ne de-
vait pas sensiblement différer de la Cybèle phrygienne, et
qu'enfin, quand les Grecs et les Romains attribuèrent à cette
dernière le nom de Magna -Mater, de Mère des dieux, ils ne
firent que transporter dans leur langue, avec une altération peu
importante, le nom qui, en Lydie et dans les contrées voisines,
devait se prononcer Mastaura.

Y. Ainsi, quand il s'agit de Cybèle, le mot pïfriipen grec, mater
en latin, n'a pas le sens de mater on de pfrïip, dans l'usage vui-
gaire. Pour qu'une telle confusion n'eût pas lieu, on a eu soin
de joindre au nom de la mater lydo-phrygienne, une épithète
honorifique , la Grande-Mère, la Mère des dieux. Que devons-
nous conclure de là? que le mot de pfnjp et de mater, dans l'ac-
ception commune , était aussi un composé de deux racines
différentes ? je ne le pense pas ; et d'ailleurs les règles de la saine
philologie semblent s'opposer à une telle conclusion. Mvfr/ip
n'est autre chose que le nom même de Mcua avec une dési-
nence active, ainsi que, dans une autre acception de la même
racine, {/.aieuxpia, obstetrix, est une dérivation, avec simple dési-
nence, de [/.aieuw (primitif p.aco), obstetricem ago. Cette dernière
conclusion, à laquelle les esprits ennemis de toute étymologie
forcée ne peuvent manquer de se rendre, nous amène à recon-
naître que dans le mot de pfr/îp, et selon l'acception la plus
simple et la plus commune que ce mot puisse avoir, nous devons
reconnaître une forme inaltérée de la racine qui nous a déjà
fourni en grec, [aocuo et wua.f en latin Maja, et probablement en y-
dien, Ma. Cette racine, en grec, n'exprimepas seulement les idées
 
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