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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

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Lenormant, Charles: Étude de la religion phrygienne de Cybèle, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0236

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226 ix. étude de la religion phrygienne

de mère, d'obstétriceet de nourrice, idées dont le lien commun est
dans la part que la femme prend à la reproduction de l'espèce
et à son éducation; on trouve encore [/.ato employé pour expri-
mer un désir violent, soit celui du nourrisson vers celle qui l'al-
laite, soit le désir même qui précède la naissance et en devient
la cause essentielle. On voit ainsi avec quelle promptitude le
terrain s'agrandit. Nous n'avons, jusqu'ici, considéré que les ac-
ceptions d'une seule forme de la même racine, et déjà l'idée
de maternité, d'abord dominante et isolée , a pris sa place dans
une famille d'idées dérivées, dont le lieu commun est celui de
production et d'éducation.

Que si, par l'usage d'une ressource non seulement autorisée,
mais, pour ainsi dire, commandée dans une langue qui compte
l'emploi de l'augment au nombre de ses lois essentielles, nous
déplaçons l'ordre des lettres de la racine en question, si nous
disons cep1, ou àp,a, au lieu de f/.a, nous nous trouverons d'une
part transportés sur le terrain des langues sémitiques qui ex-
priment l'idée de mère par le mot de am, de l'autre, nous ren-
contrerons une épithète commune, suivant les lexicographes,
à Déméter, à Dioné et à Rhéa : celle d'Àjxaaç (1) qui s'explique
bien, pour Déméter, par la racine ccjxaw, je moissonne(2), mais
qui, en ce qui concerne Rhéa ou Cybèle, ne peut être autre
chose que la Ma déjà connue, avec une simple différence de
transcription.

VI. On a vu par ce qui précède, que nous n'hésitions pas,
malgré la différence des idiomes, à attribuer une origine com-
mune à la Ma lydo-phrygienne et à la Maja devenue Magna-
Mater des Grecs et des Romains. On a vu également que nous

(1) Hesyeh. s. v. ; cf. Etym. M. Ap.pia , -n tpoyoç xat ■/> p-yrr/jp xarà VT^axopiG^a. ' xat
•r> pVa léytrai xcii Au-p.aç xai Apf/ia.— Hesyeh. Ap-^ax, pfrnpi rpo^oç.— Suid. Â^at'a,
•n AY)u.yjr/)p. J'ai déjà fait observer [Annal, de l'Insl. Arcli. 1852, p. 66) qu'on ne devait
pas substituer à Amœa le nom de Damia. Selden (de Dits Syr. Synt., Il, c. 2) a
déjà rapproché le nom à'Ammas, donné à la Mère des dieux, du sémitique QXQ^.

(2) i{(j.aco n'exprime l'action de moissonner qu'à cause de l'idée de cohésion et de
/ien que contient la racine a'j.a, ensemble. Cf. le n° VII du présent paragraphe. On
peut encore comparer sur l'identité de la racine am et de la racine ma, malgré la
met atlièsp, Yamo, j'aime , des Latins, au {ida des Grecs, je désire virement.
 
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