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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

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Lenormant, Charles: Étude de la religion phrygienne de Cybèle, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0244

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234 ix. étude de la religion phrygienne

qu'elle était une pierre: c'est ce qu'exprime l'expression générique
de bétyle donnée par les Sémites aux pierres sacrées, la demeure
de dieu, soit que par les bétyles on entende des phénomènes
frappants, tels que les pierres branlantes, les aérolithes(l ), soit
qu'on attache aux pierres consacrées le souvenir d'un mythe
tel que celui de Saturne dévorant ses propres enfants, sous la
figure d'une pierre(2), soit qu'on adore Saturne lui-même dans
la pierre nommée Abadir (TOXTVip 6 [iiyaç) (3), soit enfin qu'on
songe aux pierres coniques sous la figure desquelles était vé-
nérée la Vénus-Astarté (4), compagne de Baal-Cronus.

VII. Il suit de cette universalité des pierres consacrées dans
les religions orientales, que, pour exprimer plus particulière-
ment une déesse telle que Cy bèle, la pierre de la Mère des dieux
a dû être d'une nature spéciale. Dans une dissertation curieuse
insérée au tome xxm des Mémoires de l'Académie des inscrip-
tions, Camille Falconnet a tâché de démontrer que la pierre de
la Mère des Dieux n'était autre chose qu'un de ces caprices
obscènes de la nature, que les naturalistes désignent sous le
nom d'hystérolithes. Si l'opinion de Falconnet était fondée , si
la pierre de la Mère des dieux n'avait été honorée d'un cu'te
divin, qu'à cause de la ressemblance que sa surface aurait of-
ferte avec la figure que les Indiens de Bénarès tracent sur leurs
fronts en l'honneur de la déesse Bhavâti, des autorités à peu
près analogues ne nous manqueraient pas dans l'antiquité clas-

(1) Cf". Damase. op. Phot. cod., 242, p. 242 et 248; Mûnter, Ferglelch dervon
Himmel gcfallenen Sleine mit dm Baetylen, Hafn., 1316.

(2) Pans., X, 24.Hesiod. Theog.. V. 498-S00. La pierre de Delphes, mention-
née par Hésiode tt Pausanias , n'était pas la seule de ce genre qui existât en Grèce.
On en trouvait dans presque tous les carrefours sur lesquelles, les dévots versaient
de l'huile ou auxquelles ils attachaient des bandelettes et des couronnes. Cf. Theophr.
caract. XVI. xoti t£>v Ic-n-apcov ),i'8ù)v twv h ra~ç Tptoeîoiç , 7rapicoV, £x tyjç LixvOou ùxiov
xara^£~v,... Lucian. Alex. XXX. xat e! p.ovov oJvA'f^'vov -rtov YiQov ri £<7T£cpav(dfi./vov
ôsairatTo, 7rpot77rf7TT6)V a£t, xat 7rpoa-xvvù'v... Apul. Florid. I, 1, Lapis unguine de-
libutus. Tib. I, 1, 12. seu vêtus in trivio florida séria hpis (Jiabet). Minut. Fel.
Octav. p. is. Ouzel. Lapides unctos et coronatos et intpp. ad h. I.

(5) Priscian., Instit. gramm.,\l, 9; VIII, 7.
(4) Tacit., HitL, II, 2 , etc.
 
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