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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

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Lenormant, Charles: Étude de la religion phrygienne de Cybèle, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0246

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230 IX. ÉTUDE DE LA UELIGION PHRYGIENNE

sièges, très voisins l'un de l'autre, du culte de Cybèle, dans l'Asie-
Mineure. Quoi qu'il en soit, on ne peut disconvenir qu'il existait
dansles idées superstitieuses des anciens, un rapport étroit entre
les aérolithes et Cybèle. Le poète Pindare ayant vu tomber une
pierre de cette espèce, au milieu des flammes et du bruit, la
consacra à la Mère des dieux (1). Les aérolithes ne se rap-
portent pas seulement à Cybèle ; on les trouve aussi dans la
mythologie d'Astarté, prototype de la Cybèle phrygienne, si
réellement, comme bien des raisons nous porteraient à le croire,
l'origine de la religion phrygienne remonte à la source orien-
tale où domine le culte d'Astarté. Au moins ne peut-on guère
interpréter autrement que par un aérolithe, l'astre tombé du
ciel qu'Astarté elle-même, suivant Sanchoniathon (2), consa-
cra dans l ile de Tyr.

IX. Au reste, le culte des aérolithes appartient à l'antiquité
tout entière, et ne saurait être restreint aux religions fémini-
nes d'Astarté et de Cybèle. Le Jupiter Casius de Selgé en Pi-
sidie, et peut-être celui deCorcyre, sont des aérolithes; il en
est probablement de même du Jupiter Karaiêar/iç de Cyrrhus.

(1) Scliol. ad Pytfi.} III, 157. A'pic-rocîvjp.oç <py]t7iv Olvfnzi^o-J avXïiTYjv tîttîaa-xop./yov
v7ro Ilivtîapou yevéaOai xarà to opoç, otzqm tyjv p.tkérf\v ctuvstcÔé!, xai i|/o<pov txavov xai
tftlôyx ISuv xctTacpfpop.£v/)v ' tov §1 Tf.lvSa.pov £7ratu9op.£Vov otjvc<?£~v Mïirpoç Sziïv aya^p.ot
/iGivov to~ç TToaiv £tt£pp(0p.£v0v5 o8ev owtov auvlêpvav.<jBcti -rcpoç ty) oixta Mï)Tpoç Qsav
xai Ilavo; aya)p.a. J'entends ici aya).p.a dans le sens indéterminé de figure. Si l'on
voulait reconnaître dans ce mot une statue, le miracle serait plus grand :mais la con-
nexion de la Mère des dieux avee les aérolithes et les météores ignés n'en serait
pas moins certaine.

(2) Ap. Euseb., Prœp. evang., I , 9, p. 34, Orell. IlEpivoaTovo-a §\ tv)v o'xovp./-
vv)v s-jp£v àzpontrv} aor/pa , ov xai àvsXop./vv) £v Tupco tyj ày'ici. v/jcrw àepi/pcoo-s.

L'argumentation qu'on vient de lire, et les exemples que j'ai cités à l'appui, ont uni-
quement pour but de prouver quel'aéro/i//ie était parmi les pierres celle que l'on con-
sacrait de préférence à la mère des dieux; mais ce point de vue ne pouvait être
exclusif. On verra plus tard, dans le développement du mythe de Cybèle, que des
rochers, des montagnes entières pouvaient être considérés comme des symboles tout
aussi appropriés à cette divinité. La montagne est le cône en grand, et l'on sait que le
cône exprime essentiellement YAstarté, que nous considérons comme le prototype
de Cybèle. Un monument inédit du musée d'Avignon exprime d'une manière frap-
pante cette confusion d'Astarté, de Cybèle, et même de l'Artémis Dictynna : c'est
un cône de craie, avec celte inscription en relief, et sur deux lignes: ÀIKTY A 0EA,
— AHMOZ. MA?2.
 
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