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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

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Lenormant, Charles: Étude de la religion phrygienne de Cybèle, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0247

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DE CYBÈLE. 237

Pour le moment, nous n'avons pas à traiter dans toute son ex-
tension la question des aérolithes sacrés ; nous devons seule-
ment examiner quel rapport pouvait exister entre ces pierres
et l'idée que les anciens se faisaient de la Mère des dieux. A cet
égard, nous ne pouvons émettre que des conjectures; car la
superstition s'est bien gardée de s'expliquer formellement là-
dessus. Nous ne croyons pas, toutefois, qu'il soit tout-à-fait
impossible de se rendre compte des causes du préjugé religieux
des anciens. La composition volcanique des aérolithes n'a point
échappé sans doute à leur attention. Cette composition devait
d'autant plus exciter leur surprise, que les aérolithes venaient
du ciel ; que, la plupart du temps, la chute en avait lieu par un
temps serein, et que cette chute était accompagnée d'une ex-
plosion semblable à celle de la foudre. Les aérolithes devaient
donc obtenir les mêmes adorations que la foudre , et surtout
que la foudre tombée d'un ciel pur, le signe le plus clair de l'ac-
tion et de la présence de Jupiter. En général, et pour ne pas
trop nous étendre sur ce sujet, l'identité du feu céleste et du
feu tellurique, les rapports, les communications de ces deux or-
dres de phénomènes, en apparence si opposés, ont, sans aucun
doute, joué le plus grand rôle dans la religion des anciens. De
là, le culte prédominant des aérolithes, témoins irrécusables de
l'identité du feu tellurique et du feu céleste.

X, Si donc, comme j'ai tâché de le démontrer plus haut (§11,
ad calcem), par des rapprochements tirés du cœur même des lan-
gues , une pierre était le symbole le plus complet d'un person-
nage panthée tel que Cybèle, il devenait naturel que, parmi
toutes les espèces de pierres, on choisît pour représenter cette
divinité, la pierre émanée le plus directement des dieux. Mais
cette conclusion n'est pas la seule que nous puissions tirer de
l'identité établie en fait entre l'aérolithe et la Mère des dieux.
L'idée de feu, de chaleur, est inséparable de l'aérolithe ; cher-
chons donc si la même idée appartient au personnage de la
Mère des dieux.

L'objection la plus grave contre une telle conjecture serait
celle qu'on tirerait des traditions qui racontent d'une manière
 
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