Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

DOI Artikel:
Lenormant, Charles: Étude de la religion phrygienne de Cybèle, [1]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0248

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
238 IX. ÉTUDE DE LA RELIGION PHRYGIENNE

mythique l'origine de la pierre de la Magna-Mater. Dans le
récit de Timothée, l'origine historique de l'aérolithe disparaît ;
la mère des Dieux naît d'une pierre animée par un souffle divin,
et cette pierre a été une de celles que Deucalion et Pyrrha dé-
tachèrent du mont Agdus(ï), afin d'en recomposer l'espèce hu-
maine. Dans l'ignorance où nous sommes sur la situation réelle
de l'Agdus des anciens, il nous serait facile de supposer que
cette montagne Agdus appartint à cette ligne de volcans éteints
qui couvre l'antique Phrygie. Mais une telle conjecture, qu'on
pourrait à hon droit trouver trop commode, ne nous est pas
non plus nécessaire. Pyrrha, par son nom seul, est un person-
nage mythique dont l'idée de feu est inséparahle. Pyrrha, dans
une tradition rapportée tardivement, il est vrai, par Epipha-
nes(2), mais dont l'origine orientale ne nous est pas suspecte,
veut s'asseoir sur l'arche, et la réduit en cendres.On trouvera, dans
la suite de ce travail, des rapprochements qui ne permettent pas
d'hésiter àcroire à un rapport mythologique entre les souvenirs du
déluge de Deucalion et le culte des divinités brûlantes. Ces rap-
prochements donneront une singulière valeur a là présence de
Pyrrha dans le récit de Timothée. En attendant, posons, comme
simples prémisses, que ce récit ne s'oppose point aux traditions
beaucoup plus nombreuses qui lient L'idée du feu soit céleste,
soit tellurique, à la pierre de la Mère des dieux : remarquons,
en passant, que, dans cette communauté d'origine de la Mère
des dieux et du genre humain renouvelé par Deucalion, on
trouve déjà une confirmation inattendue de l'identité radicale
qui existe chez les Sémites et les Phrygiens, entre les mots
destinés à exprimer les idées de mère, de peuple et de trou-
peau.

(1) Ce mot Agdus, qui rappelle l'origine et l'un des surnoms de Cybèle (Agdeslis)
rappelle la racine sémitique "TJK , colligavil ; d'où|"njN> ligamen , nodus. — ag-
mcn hominum; à Cybèle, on peut aussi comparer ^733, conslrinxit, tigavit; à Cy-
bèbe, HDp • carpsil, collegit, eomplicuit. Voici bien des hasards extraordinaires'.

(2) Adv. Hœret. XXV1 , l. (p. 83. Petav.) aù-rriv Se <poco-tv £Trixa6tÇaV£iv iv t?;
iapvocxt, xocî tu.Tri7rpav ocvtvîv, oi^ Sua? olSe Ji'ç, àXXà TroWaxiç xa< izpSrov, xoù Ssvztpov
xoù rpi-cov. Pyrrha paraît dans ce récit sous le nom de Nuria , du Gha'd. TJj feu ,
de même que Pyrrha vient du grec irup.
 
Annotationen