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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

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Lenormant, Charles: Étude de la religion phrygienne de Cybèle, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0252

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242 IX. ETUDE DE LA RELIGION PHRYGIENNE

tune, nous devons trouver la lune au premier rang de ses sym-
boles, et les traits qui achèveront de nous faire comprendre ce que
signifiait la pierre sacrée , devront nécessairement nous trans-
porter dans les détails de la mythologie et du culte lunaires.

XV. Seconde et dernière observation. Dans la numismatique
de l'époque postérieure à Alexandre, quand toutes les mytho-
logies locales et anciennes de l'Asie eurent été revêtues d'une
couleur uniforme d'hellénisme, nous trouvons presque toutes les
villes de cette partie du monde placées sous la protection d'une
déesse tourrelée, qui se nomme la Ville, ttoâiç, alors qu'elle porte
sur la main la figure de la principale divinité locale ; Fortune, si
une corne d'abondance est dans ses mains; Cyhele, dès que les
lions et le tympanum la caractérisent ainsi ; Amazone, si la pelta
et la tunique courte des femmes guerrières complètent son cos-
tume. On verra, dan? la suite de ces études, par quelle raison
les Amazones, fondatrices des villes de l'Asie-Mineure, diffèrent
si peu de la Cybèie phrygienne. Quant à présent, la Fortune,
Cybèle,la personnification de la Ville elle-même, sont désormais
devenues pour nous trois formes presque identiques d'un seul
et même personnage divin ; et, ce qui est bien digne d'attention,
cette identité presque tout entière semble reposer sur le sens
commun de cohésion , d'union, d'où sont dérivés les mots, dans
des langues fort différentes d'origine, qui expriment à la fois
les idées de mère , de ville et de peuple.

§ IV. — Sur le bain mystique de la pierre sacrée de Pessinuntet

I. Au moment où la fortune de Rome courut les plus grands
dangers, dans la seconde guerre punique, quand les victoires
répétées d'Annibal purent faire croire à la prise prochaine de
la ville destinée à l'empire du monde, on consulta les oracles
sibyllins, et les oracles répondirent : Rome n'a point la Mère; il
faut l'aller chercher. La Pythie, interrogée , expliqua cet ora-
cle ambigu , et le sénat envoya une ambassade solennelle à
Attale, alors roi de Pergame, afin qu'il cédât aux Romains la
pierre sacrée qu'on adorait à Pessinunte. Attale céda son trésor;
la pierre fut apportée en grande pompe ; on lui éleva un temple
 
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