Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

DOI Artikel:
Lenormant, Charles: Étude de la religion phrygienne de Cybèle, [1]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0253

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
de cybèle. 243

sur le Palatin, et Rome fut sauvée. La pierre de Pessinuntecon-
tinua d'être honorée à Rome d'un culte tout-à-fait officiel; le
VI des Kal. d'avril, on la portait en grande pompe au fleuve
Almon, et on la baignait dans les eaux de ce fleuve, au milieu
de lugubres gémissements. Dans les occasions critiques, dans
celles où la fortune du peuple romain paraissait encore mise en
question, cette cérémonie n'était pas regardée comme suffisante,
il fallait qu'on portât la pierre jusqu'à la mer. Cette pierre,
d'ailleurs, était d'assez petite dimension, noire et garnie de
pointes (1) ■ c'est tout ce que les anciens nous en disent, rete-
nus qu'ils sont dans le silence par une crainte superstitieuse, ou,
plus tard, honteux peut-être d'une si puérile superstition (2).

II. Il est à remarquer que, dans la plupart des livres moder-
nes, on traite ce culte de la Mere des dieux , à Rome, de culte
entièrement exceptionnel, étranger, et qui n'a que faire avec la
religion officielle des Romains. L'intervention du sénat dans le
moment le plus critique de l'histoire, l'accord des livres sibyl-
lins et de l'oracle de Delphes, n'est rien pour ceux qui considè-
rent les diverses religions de l'antiquité, comme autant de con-
ceptions isolées, produit de vésanies locales, et n'ayant entre
elles aucun lien de connexion. Il est possible qu'à cet égard, les
modernes en sachent plus que les anciens eux-mêmes; pour
nous, il nous suffira peut-être d'établir que les anciens ne
croyaient pas être aussi inconséquents dans l'enchaînement de
leurs superstitions. Jamais les souvenirs des Romains ne se sont
complètement séparés de l'Asie-Mineure ; les Romains croyaient
à leur origine troyenne. La science moderne, qui n'admet guère
cette prétention mythologique, ne peut aujourd'hui se dispen-

(1) On l'avait placée dans la bouche même de la statue de Cybèle, qu'elle défi-
gurait. Arnob. VII, 46. Allatum ex Phrygia niliil quidcm atiud scribitur niissum
rcge ab Jtlalo, nisi tapis quidam non magnus, ferri manu hominis sine ulla im-
pressionequi posset : coloris furvi atque atri, angulis prominentibus inœqualis : et
quem omnes hodie ipso illo vident us in signo oris loco positum , indolatum et aspe-
rum , et simulacro faciem minus expressam simulatione prcebentem.

(2) Lir.XXIX, 11 , 14; Ovid., Fast., IV. 244, 348; Herodian., ï, 11; Vib.
Seq., De flumin. Amm. Marc, XXIII, 4 ; Valer. Flacc. Argon., VIII, 230;
Valer. Max., VIII, 15, 3 ; Lucan., I.
 
Annotationen