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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Editor]
Nouvelles annales — 1.1836

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Lenormant, Charles: Étude de la religion phrygienne de Cybèle, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0255

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DE CYBKLli. 24t5

cérémonie avait lieu à Rome, suivant l'usage phrygien , et l'on
verra plus tard les déductions mythologiques nous conduire à
admettre sans restriction l'assertion d'Arrien. Il est donc, dès à
présent, probable que si l'on baignait à Rome la pierre de Pes-
sinunte, c'était pour continuer un usage observé jadis dans
la Phrygie. On doit penser aussi que cette coutume n'était
point particulière à la déesse de Pessinunte, que les autres
pierres consacrées, à l'imitation de la première, dans les sanc-
tuaires de l'Asie-Mineure, devaient subir la même cérémo-
nie. Cet usage n'a pas été non plus inconnu à la Grèce ; on
sait qu'à Argos (1) on baignait solennellement le xoanum de
Pallas. Aux plynteries d'Athènes, on lavait seulement les vête-
ments et les ornements de la statue de la déesse éponyme de la
ville (2). Nous voyons ici un exemple frappant de la manière
dont le génie élégant des Grecs transformait les symboles reli-
gieux de l'Asie empreints d'une grossièreté native. De la pierre
superstitieusement adorée comme un don du ciel, on passe à la
pierre animée ; de celle-ci au Palladium, statue encore informe
delà déesse ; du Palladium et desBretas en général aux xoana,
produits de la statuaire grecque à son enfance, et participant
de la vénération superstitieuse qui environnait les Bretas; enfin
l'anthropomorphisme arrive à son apogée; la statuaire se perfec-
tionne, la déesse marche, s'anime; elle parle; elle a un temple qui
est sa demeure de vierge, son P«/tAé720«;elleadeshiérodulesqui
prennent soin de ses vêtements et de sa parure. Et tout cela,
sans que l'idée fondamentale subisse la moindre altération. Car,
s'il est vrai que la cohésion, que le lien qui caractérise la cohésion,
soient le secret du choix de la pierre comme symbole religieux,
est-il rien qui exprime mieux ces idées de cohésion , de lien,
que les vêtements, la ceinture, le collier, le diadème, les bra-
celets, les périscélides delà déesse?

IV. Il nous sera donc permis d'établir un rapprochement
entre les cérémonies qui accompagnaient à Rome le bain mysti-

(1) Gallim., Lavacrum Palladis.

(2) Plu!, m Alcib.j 34; Hesych., v. n^WTyjpi'a; Phof., t. KaiAvvTvjpi'a ; Xenoph.
Uclten., I, 4 ,"8.
 
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