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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

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Lenormant, Charles: Étude de la religion phrygienne de Cybèle, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0256

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2'i6 IX. ETTJDE DE LA. RELIGION PHRYGIENNE

que de la Mère des dieux, et celles qui se pratiquaient à Argos,
à Athènes, au lavement de la statue ou de la parure de Minerve.
Mais, pour tirer de ce rapprochement tout le fruit qu'il nous
est permis d'en attendre, nous avons encore besoin d'agrandir
le cercle de nos observations. Aujourd'hui que la science a jeté
une lumière si nouvelle sur l'origine asiatique des peuples euro-
péens, quand les inductions indo-germaniques obtiennent, à si
juste titre, tant défaveur, on ne nous reprochera pas, je pense,
comme une témérité sans exemple , 1 emprunt que nous allons
faire à la Germanie de Tacite, afin de mieux faire comprendre
au lecteur le sens véritable du bain mystique de la Mère des
dieux. Pour justifier cet emprunt, il suffit qu'on admette, comme
une chose possible, qu'un peuple, originaire de l'Asie, ait porté
sur les bords de la Baltique; un usage religieux emprunté aux
religions asiatiques. Quant à savoir si réellement la cérémonie
dont parle Tacite était la même pour l'origine et l'intention,
que celle qu'on célébrait à Rome, en Phrygie et dans la Grèce,
c'est par la comparaison des détails particuliers de ces diverses
cérémonies que nous tâcherons de parvenir à la solution du pro-
blème.

«Les Longobardi, dit le grand historien (1), adorent en commun
» la déesse Hertha (ouHerthum), c'est-à-dire la Terre, la mère çom-
» mune {Terra Mater) ; ils croient qu'elle intervient aux choses
» humaines, et qu'elle paraît au milieu des peuples. Dans une île
» de l'Océan, on lui a dédié un char couvert d'une draperie, et
» que le prêtre seul a droit de toucher. Le prêtre est averti de
» la présence de la déesse, et alors il fait atteler des vaches au
«char qu'il suit avec vénération; le char porte la joie et les
» fêtes dans tous les endroits par où il passe, jusqu'à ce qu'enfin
' le prêtre rende à son temple la déesse rassasiée de ses rap-
» ports avec les mortels ; bientôt le char et sa draperie , et, si
» l'on veut croire ce que l'on en rapporte, la déesse elle-même,
» sont baignés dans un lac mystérieux, et les esclaves qui ont
» aidé à la cérémonie sont précipités dans le même lac. »

(i) Germ., 40,
 
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