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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

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Lenormant, Charles: Étude de la religion phrygienne de Cybèle, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0258

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248 IX. ÉTUDE DE LA RELIGION PHRYGIENNE

en un mot, la pratique des sacrifices humains paraît indissolu-
blement liée à la cérémonie du bain de la déesse Hertha.

En avait-il été d'abord de même chez les Phrygiens, les Grecs,
les Romains? Quand l'adoucissement progressif des mœurs eut
peu à peu effacé les traces de ces immolations barbares qui
n'ont jamais disparu complètement des cultes païens, ne s'était-
il pas conservé dans les cérémonies, originairement déshonorées
par un pareil usage , quelques pratiques désormais sans cause
apparente, quelques substitutions euphémiques assez claires
encore, pour que nous puissions aujourd'hui rétablir par la
pensée l'état primitif des choses ?

Ainsi, lorsque, dans la cérémonie romaine, on plongeait dans
le fleuve Almon la pierre sacrée de Pessinunte, les anciens nous
disent que cet acte était accompagné de hurlements lugubres (1).
Aurait-on voulu rappeler ainsi d'anciens hurlements, d'anciens
cris, ceux des victimes originairément réclamées par la jalouse fu-
reur de la Mère des dieux? Il est vrai que pour acquiescer à une
telle conjecture, il faudrait dès à présent admettre, ce que nous
n'avons pas encore suffisamment prouvé, que le culte de la
pierre de Pessinunte à Rome n'était qu'un renouvellement du
vieux culte italiote d'Ops, l'épouse de Saturne, avide, comme
ce dernier, de sang humain (2) ; et en tout cas, les hurlements
proférés lors de la visite au fleuve Almon pourraient facile-
ment se confondre avec les lamentations ordinaires des Galles,
les ministres de Cybèle, lamentations dont nous n'avons pas
encore cherché à pénétrer la cause.

Vil. Le parallèle du récit de Tacite avec ce qu'on nous dit
du bain de Pallas à Argos, nous offrira des résultats bien autre-
ment concluants. Dans le petit poème que Callimaque a con-
sacré à décrire l'origine et les cérémonies du bain de Pallas à

(1) Ovid., Fast.j IV, v. 341. Extilulant comités furiosaque tibia flatur. cf. Valer.
Place, Arg., VIII. v. 239.

Sic ubi Mygdonios planctus sacer abluit almo ,
Mygdonios planctus, peut s'entendre, comme dans le passage de Stace, cité plus
haul (p. 2iï, N. des regrets qu'éprouvait Cybèle d'avoir quitté la Phrygie.

(2) Lactant. Inst. I, 13. Saturnum et Opem humanam carnem solitis esitare.
 
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