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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

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Lenormant, Charles: Étude de la religion phrygienne de Cybèle, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0259

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DE CYBÈLS. 249

Argos, le poëte insiste surtout sur la virginité, la pudeur de la
déesse, et sur la vengeance éclatante qu'elle sait tirer de ceux
qui l'ont vue nue dans le bain. Le poète recommande aux Ar-
giens de détourner leur vue de la figure de la déesse , de peur
qu'ils ne meurent ou ne perdent la vue en punition d'une telle in-
discrétion (1 );etpourque ses auditeurs se pénètrent encore da-
vantage du danger qu'ils pourraient courir, il leur raconte l'his-
toire de Térésias, qui, errant dans les montagnes pendant la
chasse, a eu le malheur de voir Pallas nue dans son bain, et qui,
en punition de ce crime involontaire, a été privé de la vue.

Au premier abord, rien ne semble offrir un contraste plus
frappant que le sombre récit de Tacite et l'élégance raffinée du
poème de Callimaque. En comparant la brute simplicité de la
cérémonie germaine avec la magnificence déployée dans Ar-
gos , on croit voir un grossier fétiche en regard d'une admira-
ble statue dorienne; et, toutefois, le poète de Cyrène s'est bien
gardé d'effacer le caractère grave de la cérémonie qu'il célèbre,
et l'idée du péril qui y demeurait attaché. Il y a plus, Callima-
que nous raconte les motifs de ce péril, poétiquement il est
vrai, et avec toutes les couleurs que l'euphémisme grec a pu
lui fournir. Voyons, toutefois, s'il suffira de ces couleurs pour
nous faire une complète illusion. Essayons encore une fois de
traverser la superficie des apparences helléniques; et au con-
traire de ce que nous faisions tout à l'heure (§ IV, 3), quand
nous descendions du symbole asiatique jusqu'aux derniers con-
fins de l'anthropomorphisme des Grecs, tâchons de remonter
des limites de cet anthropomorphisme jusqu'aux causes si ha-
bilement voilées par le génie poétique dont Callimaque n'est que
l'interprète.

VIII. Chez ce poëte, comme dans la religion extérieure de
presque toute la Grèce, Athéné est non seulement vierge, mais
la susceptibilité farouche de sa pudeur dépasse toutes les bor-

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