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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Editor]
Nouvelles annales — 1.1836

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Lenormant, Charles: Étude de la religion phrygienne de Cybèle, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0264

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25 \ IX. ÉTUDE DE LA RELIGION PHRYGIENNE

c'est à la fois l'être actif et la matière passive ; le temple et le
tombeau, l'autel et le ttimulus ne se distinguent pas.

C'est cette dernière considération qu'il faut le moins perdre
de vue dans l'étude difficile qui nous occupe; car autrement
nous ne saurions comprendre pourquoi, dans le détail des my-
thes et des cérémonies, la Divinité occupe tour à tour toutes
les places , tantôt semble demander des victimes, et tantôt est
représentée comme une victime elle-même. Ainsi une comparai-
son attentive des détails qui nous ont été transmis par les au-
teurs anciens permet d'associer et de rapporter à une origine
commune des cérémonies qui, en différents lieux, avaient pour
objet de faire consumer par le feu les prémices de l'année nou-
velle, soit en animaux , soit en productions végétales. On peut
rapprocher ainsi le bûcher qui s'élevait chaque année à Hiéra-
polis de la Cyrrhestique(I), et le bûcher de la Diane Laphrienne
à Patras (2). Mais les mêmes déductions vous conduisent aussi à
englober dans le même système le bûcher qu'on élevait annuel-
lement à Tarse, en l'honneur de l'Hercule Sandon(3), Or, si
l'on néglige de suivre l'indication que j'ai précédemment donnée,
comment expliquera-t-on l'opposition apparente qui existe en-
tre la cérémonie de Tarse et celle d'Hiérapolis ? Ici, la combus-
tion des prémices des animaux et des plantes; là, celle du dieu
lui-même ou du moins de son effigie. On sent, du reste, que
je n'ai point à rendre compte à présent du problème auquel je
viens de faire allusion; mais nous en retrouverons un sembla-
ble dans le sujet spécial qui nous occupe, et je n'ai pas été fâ-
ché de montrer par un exemple emprunté à un autre ensemble
de faits, que si la confusion que nous trouverons établie entre
le dieu et la victime peut sembler étrange , elle n'en est pour
cela ni unique, ni contraire à l'esprit général de l'antiquité.

X. J'ai montré, dans son respect le plus étendu, cette associa-
tion des idées de vie et de mort qui, selon moi, fait la base des

(1) Lucian., De Syria dea, 4f>.

(2) VU, 18, 7.

(5) Dion. Chrys., Orat. I, inrfTars., p. 408, Reiske; Belley, Màm, dU'Àcad.
des Inscr. XXXVII, p. 349; O . Mùilpr, ïïhmiithes Muséum, 1829, p. 2S.
 
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