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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

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Lenormant, Charles: Étude de la religion phrygienne de Cybèle, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0265

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DE CYBET.E. 255

croyances panthéistiques. Ces croyances ne sont pas le résultat
d'une froide combinaison scientifique ; elles proviennent d'une
aperception des objets, dans laquelle l'observation est insépara-
ble d'une émotion vive, et que colorent toutes les craintes,
toutes les espérances, en un mot, tous, les sentiments intimes
del'h omme. L'édifice de la religion a dû s'établir sur ce fon-
dement de pure imagination , et ce qui tient à une recherche
raisonnée des causes, à une étude plus froide des éléments,
vient s'adjoindre à la religion déjà toute formée, sans en modi-
fier le caractère essentiel. Aussi la distinction qu'on peut éta-
blir entre les religions ignorantes et les religions scientifiques
ne repose-t-elle que sur l'aspect superficiel des choses. A me-
sure qu'un peuple accroît la masse de ses connaissances, il
cherche à dissimuler le fonds grossier de sa religion, sous un ap-
pareil plus régulier, et dans lequel les nouvelles connaissances
obtiennent une place honorable; à moins, toutefois, qu'il ne
prenne, comme les Grecs, hardiment son parti, et que sous le
nom de philosophie, il ne crée, à part de la religion, le do-
maine de la science.

Cependant, il est certaines notions qui touchent de si près
à l'observation primitive, qu'on ne saurait les considérer comme
absolument étrangères à la formation originaire de la religion,
ou, du moins, l'état dans lequel les documents nous sont par-
venus fait envisager ces notions comme tellement inhérentes au
système religieux, qu'il devient impossible de l'en dégager com-
plètement, sans se concentrer dans une théorie inapplicable.
Au nombre de ces notions, il faut ranger celle qui doit nous
occuper plus particulièrement ici, c'est à savoir l'opinion que
le feu et l'eau, le sec et l'humide, contribuent, dans une pro-
portion égale, à la reproduction des êtres. Ce principe d'une
physique très simple, et qui paraît même avoir précédé la dis-
tinction des corps en quatre éléments, peut se présenter à
l'esprit sous deux faces différentes, selon que l'on attribue
l'action ou la passivité à l'une ou à l'autre de ces causes coëffi-
cientes. Ainsi le système dans lequel le principe igné ser;i le
mâle devra revêtir une apparence toute autre que celui dans
 
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