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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

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Lenormant, Charles: Étude de la religion phrygienne de Cybèle, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0266

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256 IX. ÉTUDE DE LA RELIGION PHRYGIENNE

lequel les mêmes fonctions seront attribuées au principe hu-
mide , bien qu'en réalité les deux systèmes partent d'une
seule et même base. Ces deux modes de concevoir les causes
de la reproduction des êtres ont-ils été admis par les anciens
législateurs religieux ? l'antiquité entière l'atteste. La consti-
tution physique de chaque contrée a dû. déterminer la préfé-
rence qu'on a donnée à l'un ou à l'autre système. En Egypte , où
le rôle du feu intérieur est nul, l'expression naturelle de l'action
du principe actif sur la nature passive est le soleil dardant ses
rayons sur le limon qu'abandonne le fleuve en se retirant après
l'inondation; en Attique, où la terre aride et brûlée ne retrouve
un peu de force végétative qu'à l'époque des grandes pluies,
c'est le mythe de Géa implorant la rosée de Jupiter Pluvius(l).
Cette prédilection pour telle ou telle forme de la physique re-
ligieuse, et les luttes qu'occasionnèrent les opinions opposées ,
bien qu'on fût d'accord sur le fonds même des croyances, sont
indiquées souvent dans les auteurs anciens. Il suffit de rappeler
l'anecdote du dieu Canopus qui, grâce à la ruse des prêtres
égyptiens, éteignit le feu sur lequel on l'avait placé, et prouva
ainsi la supériorité de la divinité égyptienne sur la divinité ri-
vale dont le feu était le symbole (2).

Ce qui, du reste, diminue beaucoup la valeur de cette histo-
riette et de celles qu'on pourrait encore citer, c'est que partout
où l'on voit surgir un système en apparence exclusif qui at-
tribue le caractère mâle au feu ou à l'eau, il n'est pas difficile
de reconnaître la trace évidente du culte opposé. Changez la
saison de 1 année égyptienne , faites qu'au lieu du moment où
l'inondation finit, l'observation se rapporte au mois où elle
commence, et alors le Nil mâle qui abreuve la terre desséchée
ne différera pas du Jupiter Pluvius des Athéniens. A Athènes,
dans une autre partie des mythes nationaux, le rôle actif, dé-
volu d'abord à un dieu humide, passera à Vulcain, l'expression
pure et simple du feu intérieur.

(1) Cf. ce que j'ai dit Ann. de 1852, p. 65.

(2) Ruffin. Hist. eccles., Il, 26.
 
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