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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

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Lenormant, Charles: Étude de la religion phrygienne de Cybèle, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0267

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DK CYBfcXE.

257

11 serait donc oiseux de rechercher si les pays qui admet-
taient la cérémonie du bain mystique de la déesse vierge et
mère, croyaient plus particulièrement à l'eau mâle qu'au feu
mâle ; il nous suffit de reconnaître que la cérémonie dans laquelle
on conduisait au fleuve une vierge rebelle et courroucée, se
rapportait directement à cette partie des formes religieuses
dans laquelle l'action génératrice était le propre de l'élément
humide (1).

XI. Ges réflexions nous ont ramené au sujet spécial qui nous
occupe, et déjà nous croyons entrevoir la solution d'une partie
du problème. Mais si nous nous bornions à ce point de la re-
production des êtres par l'action réciproque du sec et de l'hu-
mide, nous ne verrions jamais qu'une face étroite de la question.
N'oublions pas que dans les spéculations dont se compose la
théologie primitive, la mort est inséparable de la vie; il faut
donc, si nous voulons être conséquents avec nous-mêmes, que
nous trouvions une pensée de destruction inhérente à la pensée
de reproduction que nous venons d'analyser. Cette lumière que
nous cherchons nous est offerte par l'identité jusqu'ici inexpli-
quée des fleuves personnifiés sous la figure d'un taureau à face
humaine, et des divinités à la fois génératrices et chthoniennes,
telles que Hadès et le Bacchus infernal. La critique moderne,
on le sait, n'a aucun moyen de distinguer le Bacchus des mys-
tères , représenté sous la forme d'un taureau à face humaine,
des fleuves figurés de la même manière ; et il serait étrange que
cette identité du langage de l'art ne résultât pas d'une ressem-
blance aussi complète dans la croyance fondamentale. Si les

(1) Une cérémonie qui présente un contraste parfait avec les Bains mystiques de
la Phrygie, de Rome, d'Argos et d'Athènes, est la fête des grands Dœdala que les
peuples de la Béotie célébraient en commun, et dont Pausanias (IX. 54 ) nous
donne la description. Dans cette fête on conduisait le Xoanon de Junon des bords
du fleuve Asopus âwo to3 7ro-rajj.o0, au sommet du Cythéron, où le Xoanon de la
déesse était consumé sur tin bûcher élevé en l'honneur de Jupiter. Ce sacrifice de
la figure de Junon était célébré en mémoire de sa réconciliation avec son époux.
Les idées de mort et de mariage sont ici confondues comme dans les mythes qui se
rapportent au bain mystique : mais le rôle du mâle est attribué au feu , et la déesse
paraît participer de lu nature humide du fleuve qu'elle quitte pour s'unir à son époux.
). 17
 
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