Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

DOI Artikel:
Lenormant, Charles: Étude de la religion phrygienne de Cybèle, [1]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0270

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
?60 IX. ÉTUDE DE LA RELIGION PHRYGIENNE

toutes les autres créatures. C'est surtout dans l'acte solennel Je
la mort que cette identité de l'homme et de la divinité se pro-
nonce. Par ce moyen, l'homme a su à la fois justifier sa cruauté
lorsque sa main versait le sang de ses frères dans une intention
superstitieuse, et pallier son effroi ou calmer sa douleur en
présence de sa propre mort et de celle de ses proches, par la
pensée d'une absorption dans le sein d'une divinité soumise
comme l'homme aux phases de la dissolution et de la renais-
sance. Pour n'appliquer cette loi, dont l'extension est immense ,
qu'au cas particulier qui nous occupe, une jeune fille enlevée à
ses parents n'est qu'une épouse dévouée au dieu infernal :
voilà pour la consolation d'une des plus poignantes douleurs
humaines; la vierge qu'un oracle barbare condamne à périr
pour le salut de tous, est identifiée à la divinité même qui ré-
clame son sang : voilà de quoi justifier la superstition qui com-
mande les sacrifices humains.

Dans un passage précieux que nous a conservé le collecteur
inconnu du Chronicum-P ascale, le héros Persée, en fondant la
ville de Tarse, sacrifie une jeune fille pour la purification de la
ville (1) ; plus loin (2), Taurus, en fondant la ville de Gortyne en
Crète, donne à la Fortune de cette ville le nom de Caïïinice, en
l'honneur de la jeune fille qu'il avait sacrifiée à cette occasion.
Cette vierge, ainsi immolée, devient donc la Fortune de la ville
elle-même; et si, par sa mort violente, elle s'identifie d'une
part avec Proserpine , d'autre part, son caractère politique la
range parmi ces déesses Fortune, dont j'ai taché plus haut,
§ III, 15 , de déterminer l'origine et le caractère. J'ai montré,
à cette occasion, que la Magna-Mater et les Fortunes des diver-
ses villes étaient un seul et même personnage ; que la Magna-
Mater était une pierre divine ; que la Fortune était la ville ou

(1) Tom. I , p. 7Î, Uonn. Kcù xarcXôùv Ix roû îJi'ov ÎWTrov t'y t~ Ityo^cva xoj^ii
_A!yt?pâcr<j fxiÎTov Tapaov toÛ iTocîo; £7i-/)^£V, xaï vixriutxq x~t ^priait. Tvi; Yopyovn<;, i-nol-fi&t
tvjv aif-riv xwpr,v iroÀtv, vtvtcvoc £xà).£a-£ Tapa-ov ix xoù ^pyja-pou tov lêîov avTov irocîùj,
■SvcnaiTa; xépnv à§u.~; ovopaTi napQ£V07tv;y tc'5 à7roxaGaptap.ov tvjç ttg').icj;.

(2) P. 77. Tyiv tîè Tris avT^ç Troktoç tv^vjv îxâlaaiv KalUevi'xyiv »'s-ovop.a t~; Trap*
aùroû c(paji(xaQt'crriç xop-/)^.
 
Annotationen