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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

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Lenormant, Charles: Étude de la religion phrygienne de Cybèle, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0273

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DE CYBKI.E . 2 Go

union de l'eau et du feu qui fait la base de toutes les cosmogo-
nies. L'eau mâle est représentée par le fleuve Almon, et, dans
les circonstances solennelles, par la mer ou Neptune lui-même.
A Athènes , c'est le Céphise ; à Argos, le fleuve Inachus ; en
Germanie, le lac dans lequel on plonge le char de la déesse
Hertha remplit les mêmes fonctions. Sous la forme d'un fleuve
ou sous celle de Neptune, le dieu mâle réunit le caractère infer-
nal au ministère de la génération. Cette vérité, que l'on a pré-
cédemment fait pressentir, apparaît plus clairement encore dans
le mythe de Neptune-Hippius et de Déméter. Déméter, après
avoir été violée par Neptune, se transforme en Erynnis, et ne
dépose sa fureur qu'après qu'elle s'est baignée dans le fleuve
Ladon ; alors elle devient Déméter-Lusia. De l'union de Nep
tune avec Déméter, proviennent le cheval Arion et une fille du
nom de Despœna qui n'est autre que Proserpine. Ainsi, selon
la tradition arcadienne, cette colère qui transforme Cérès en
Erynnis, en furie, n'est plus excitée par l'enlèvement de Pro-
serpine; c'est contre Neptune et non contre Pluton, que Cérès
est furieuse; on ne lui a point enlevé sa fille, mais le dieu a
porté atteinte à sa pudeur de vierge. Cérès, avant de devenir
mère de Proserpine, joue le rôle de Proserpine elle-même. Pour
saisir cette analogie de Neptune et de Pluton dune part, de
Cérès et de Proserpine de l'autre , il suffit de citer la forme en-
core plus simplifiée du mythe tel qu'on l'enseignait dans les
mystères, l'union de Jupiter avec sa fille Proserpine(l).

La déesse à laquelle on fait subir la cérémonie du bain est
donc en même temps conduite au tombeau et au lit nuptial. A
vrai dire, on la noie de même qu'on brûle l'Hercule Sandon
de Tarse;mais de cette mort doit résulter la vie; de cette terre
brûlante détrempée dans l'eau doit s'élancer une végétation re-
naissante- La pierre de chaux, après avoir lutté contre l'eau de
tout le feu qu'elle contient, finit par donner la base du meilleur
ciment, par conséquent de la plus solide cohésion. Proserpine
enlevée, disent les interprètes anciens, n'est autre chose que la

(i) Cleai. Alex., Prolreptr. II. i«.
 
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