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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Hrsg.]
Nouvelles annales — 1.1836

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Lenormant, Charles: Étude de la religion phrygienne de Cybèle, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0276

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ix. ktude de la religion phrygienne

eaux de cette fontaine avaient la propriété de renouveler sa
virginité ( 1 ).

XV. D'après le caractère funèbre et violent inhérent à la
cérémonie du bain mystique, il est clair que la déesse ne devait
pas la subir volontiers. La nature excitait en elle une chaleur
que les eaux devaient éteindre; mais la vierge ne s'approchait
de son humide époux qu'avec toute la colère d'une pudeur in-
traitable. Malheur à qui avait assisté au combat de cette pu-
deur! malheur au profane qui avait contemplé dans le bain les
charmes nus de la vierge rebelle! L'Hertha des Germains récla-
mait ces profanes comme victimes; les déesses de la Grèce, un
peu adoucies par le progrès social, ne punissaient plus les in-
discrets que par la perte des yeux. Les menaces du poète ap-
pelé à la cérémonie comme hiérophante des mystères , ne con-
tinuaient pas moins d'être terribles. Tous les regards, menacés
d'aveuglement et même de mort, se détournaient avec effroi

Athéniens, l'oracle ayant promis la fin des hostilités si quelqu'un se dévouait pour le
salut du peuple, Agraule se sacrifie; les Athéniens reconnaissants lui élèvent un sanc-
tuaire dans lequel les éphèhes prêtaient le serment de mourir pour la patrie (Ulpian.
ad Demosth. de fatsa teg. Hérod. VIII 35). Enfin, à Salamine de l'ile de Chypre,
Agraule nous apparaît comme une divinité cruelle associée à Pallas et à Diomède, et
à laquelle on sacrifiait des victimes humaines (Porphyr. de abstin. II, 34). Qui-
conque aura lu avec attention le travail qui précède ne pourra manquer de considé-
rer le personnage d'Agraule et les mythes qui se rattachent à cette héroïne comme
une confirmation frappante de nos idées. Agraule est mère d'Erysichthon , le même
qu'Erichlhonius , et le fils d'Alhéné dans la religion secrète de l'Attique ; elle est
en bulle à la violence de Neptune, comme Deméter Erynnis; sa folie , sa chute du
haut de l'Acropolis, la rangent parmi les divinités lunaires. Comme pierre, elle se
rapproche de la Magna-Maler ; victime volontaire pour le salut du peuple, elle de-
vient comme la CalLinice du Chronlcon Paschale, la Fortune du peuple d'Alhènes ,
enfin, les fêtes de l'île de Chypre nous la montrent adorée dans la même enceinte que
Pallas, sa forme divine à Athènes, et que Diomède qui dans Argos est si intime-
ment uni à Pallas elle-même. A Salamine de Chypre , nous avons des sacrifices hu-
mains établis en l'honneur non seulement d'Agraule, mais encore de Jupiter Sala-
m'tnius. ( Lact. Inst. diu. I, 21.) A Amatbunte, les autels de Jupiler Xenius fument
de sang humain , à côté de ceux de In Vénus Barbala. ( Ovid. Metam. X, 221-228.
— Lactant. Ptac. Epit.'K, fab. 7.) Et la Vénus d'Amathunte est elle-même Ariadue
( Plut. Thel. XX ), c'est-à-dire qu'elle nous représente une vérilable Vénus Proscr-
pinc ou Libiliua.

(!) Pans. II, 38, 2.
 
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